Quadras-quincas : vos temoignages sont les bienvenus, lisez ce qui suit …

Publié le 17 août 2009 par Francklecoz

 http://www.youtube.com/watch?v=AGxPrIhs4Lo

Génération Désenchantée 

Vous êtes nés entre 1960 et 1970 … je m’adresse à vous … ou plutôt à NOUS ! Vous avez aujourd’hui entre 40 et 50 ans et vous constituez cette matière sociétale incontournable communément appelée « les forces vives ». 

L’avis de tous m’intéresse mais ce blog s’adresse particulièrement à vous autres quadra ou presque quincas. Pour des raisons d’identification existentielle tout simplement. L’expérience ne se raconte pas, elle se vit. 

Nous n’avons pas vécu la guerre comme nos ainés et quand nous sommes nés, contrairement à nos enfants, Internet n’existait pas. Nous étions dans nos couches ou au mieux en culottes courtes quand nos parents vivaient mai 68, l’annonce d’une nouvelle ère. La promesse d’un changement, mais certainement pas celle que nous annonçaient ceux là même qui se sont ramollis aujourd’hui dans le conformisme qu’ils décriaient alors, un pavé à la main …  

Nous sommes une génération chanceuse, qui a grandi dans l’opulence des 30 Glorieuses, n’a pas connu le rationnement ni le manque de liberté. 

Et pourtant, je m’adresse à vous, à NOUS aujourd’hui car nous appartenons à une génération intermédiaire que je qualifierai de « désenchantée », pour reprendre le thème de Mylène, notre Egérie rouquine, chantre de l’ambiguïté, muse de notre mal être. 

J’ai envie d’écrire le livre de ma vie. Celui qui peut paraitre aussi banal qu’un journal intime. Celui d’un homme de 45 ans. 

Je suis né en 1964. Je fais le bilan de ma vie et de son environnement depuis que j’ai 20 ans : « 1984-2009 : un quart de siècle s’est écoulé : la nouvelle donne économique et sociale, le New Deal d’une époque révolue, post soixante huitarde ». 

C’est un appel au secours, une bouteille à la mer, un SOS envoyé par fax, texto, sms, mms, mail, tout ce que vous voudrez … voire une simple missive écrite, effacée, puis réécrite comme un palimpseste qui pourrait donner un tant soit peu de matière à réfléchir, agir et réagir au quotidien. 

Sans se soumettre au Big Brother de cette oligarchie de droit divin que constitue désormais notre culture du 3ème millénaire. « Les lois ne font plus les hommes mais quelques hommes font la loi » Merci Balavoine et que ton âme repose en paix ! 

Le tout est d’en prendre conscience et d’agir en conséquence. L’écriture est un formidable exutoire, miroir dans lequel on projette tous ses fantasmes, ses désirs et ses frustrations. 

Alors, pourquoi ne pas passer par le sacro saint Facebook ou un autre site aussi mondialiste pour diffuser mes idées ? Tout simplement parce que Facebook représente l’archétype du produit marketing de notre époque qui fait l’objet de mes dénonciations. 

Je n’ai rien « contre », mais je ne peux pas être « pour » non plus. Que ses créateurs ingénieux ne m’en veulent pas, je préfère passer par des « chemins de traverse » comme nous l’a inculqué Nicolas Hulot il y a quelques années dans son livre portant le même titre. De toute façon, le simple fait d’avoir mentionné le vocable de « Facebook » 3 fois dans cet éditorial a déjà eu l’impact publicitaire nécessaire pour contrecarrer mes arguments et pour vendre son concept au centuple ! 

J’ai envie de me pencher sur le Monde Moderne avec un peu de recul ou de hauteur. Comme Dieu pourrait le faire, assis au bord de la Terre et pleurant en voyant ce que l’Homme en a fait.. Sauf que je ne suis pas Dieu et que je n’ai pas assez de hauteur pour contempler ce gigantesque carnage au milieu d’un si beau paysage. 

Juste pour proclamer ce que beaucoup d’hommes et de femmes de mon âge pourraient dire et ne disent pas toujours. Parce que c’est compliqué d’entamer un livre. Pour dire quoi ? Pour condamner qui ? Pour exorciser quel mal ? 

Encore faut-il prendre le temps d’écrire … ce qui n’est pas donné à tout le monde. Alors, j’en profite parce que j’ai décidé de prendre ce temps … 

Comme dans toute réalisation, je cours le risque de nourrir mes détracteurs. Ceux qui prendront certainement le contre pied de mon discours pseudo moraliste en me reprochant de cracher dans la soupe, de ne pas reconnaitre les vertus du progrès ni celles de la démocratie. 

« Tu n’as pas honte de te plaindre alors que tu vis sur un îlot de paix dans un océan de guerre ? ». Qu’il est beau ce coucher de soleil des « Raisins de la Colère » quand Steinbeck rappelle àceux qui relèvent la tête qu’ils devraient se sentir heureux d’exister encore … Mais les esprits sains et lucides l’auront compris : il ne sera pas question de cela dans mon livre. Il s’agit -entre autre sujet- de dénoncer l’anesthésie générale de notre système politico médiatique si bien huilé que Big Brother n’apparait même plus sur les télécrans de nos vies. 

Il s’agit de secouer l’ordre établi de nos préceptes politiquement, socialement et économiquement corrects qui nous aliènent pour nous amener, tous ensemble, à réfléchir « plus loin et plus haut ». Ne pas sombrer dans cette espèce de matière cotonneuse et si confortable de la résignation, « ce suicide quotidien » que fustigeait déjà Balzac dans
la Comédie Humaine. 

C’est ce que je vais tenter de faire pour les gens de mon âge qui ont vécu cette période de 1984 à 2009, ce quart de siècle dégoulinant à la fois d’hémoglobine sensationnelle et de guimauve médiatique. Celle qui nous couvre d’une couche d’hypocrisie et d’ignorance suffisamment épaisse pour rendre ce Monde dit « Moderne »à la fois abject et supportable. Exit
la Stac Ac et autres Nouvelle Star qui se chargent de biberonner nos futures générations avec la liqueur indigeste de la mièvrerie la plus affligeante qui puisse exister. 
Je sais, je ne vais pas me faire que des amis. 

Mais dans la vie, il faut savoir ce que l’on veut. Faire plaisir ou dire ce que l’on pense. 

Et je vous préviens, je ne vais pas y aller avec le dos de la cuillère comme on dit chez nous … çà va décaper… à ne pas mettre en toutes les mains, surtout celles des bigots, des introvertis et des faux culs trans générationnels qui font semblant de croire que « si on nous le raconte au JT de 20 h, c’est que c’est vrai … t’as bien vu bon sang, il l’a dit le beau Harry Roselmack … et pourtant il est NOIR ! » 

Alors je vais me lancer pour tous mes amis quadra-quincas qui ont vécu le disco, Mickael Jackson Noir, Gris, Blanc, mort puis vivant (et oui un artiste devient vivant sur un plan médiatique à partir du moment où il est mort et non pas l’inverse) le Sida, la chute du mur de Berlin, la fin des tours jumelles, le début de Ground Zero. Qui ont lu « 99 francs » de Beigbeder, « Plateforme » de Houellebecq et toute cette littérature trash qui a eu au moins le mérite de secouer l’ordre établi de notre société endolorie par le suppôt de Satan de nos écrans Plasma, mais malheureusement aussi Lévy et Musso , chantres de la guimauve littéraire par excellence mais qui se vend si bien de nos jours. Au diable les starts ups, étoiles filantes d’une constellation d’illusions, Internet et sa toile de Spiderman qui nous a englouti dans une béatitude sourde mais si convaincante, les clés USB et ses MP3, 4 et 5 …après ses disquettes et ses floppy disks, la surconsommation d’anxiolytiques et d’écologie luthérienne, Reagan et son colt, Bush et sa busherie anti islamiste, Barrack Obama et sa pensée capitalo marxiste, Sarkozy et sa muse Carla, Karadzic, le boucher des Balkans, Saddam Hussein et sa pseudo mort en direct, la pression des entreprises et la dépression des revenus, bref l’avènement denotre nouvelle dictature de la pensée positive activée par les 2 cerbères de la Modernité : l’Informatique et le Marketing. Ce sont ces 2 outils -et je vais le démontrer- qui ont permis à nos dirigeants de téléguider notre déclin et de nous amener avec une certaine langueur monotone vers notre perte irrémédiable si nous ne réagissons pas. 

Je vais citer dans ce livre des écrivains aussi divers que Georges Orwell avec son chef d’œuvre « 1984 », Aldous Huxley avec le « Meilleur des Mondes » ou encore Viviane Forrester avec son pamphlet avant gardiste de « l’horreur économique », dont voici quelques lignes qui résument bien – en 1996, il y a déjà 13 ans !- l’Antimonde dont le me fais l’écho : “ Nous vivons au sein d'un leurre magistral, d'un monde disparu que des politiques artificielles prétendent perpétuer. Nos concepts du travail et par là du chômage, autour desquels la politique se joue (ou prétend se jouer) n'ont plus de substance : des millions de vies sont ravagées, des destins sont anéantis par cet anachronisme. L'imposture générale continue d'imposer les systèmes d'une société périmée afin que passe inaperçue une nouvelle forme de civilisation qui déjà pointe, où seul un très faible pourcentage de la population terrestre trouvera des fonctions. L'extinction du travail passe pour une simple éclipse alors que, pour la première fois dans l'Histoire, l'ensemble des êtres humains est de moins en moins nécessaire au petit nombre qui façonne l'économie et détient le pouvoir. Nous découvrons qu'au-delà de l'exploitation des hommes, il y avait pire, et que, devant le fait de n'être plus même exploitable, la foule des hommes tenus pour superflus peut trembler, et chaque homme dans cette foule. De l'exploitation à l'exclusion, de l'exclusion à l'élimination… ? ”( au dos du livre L'horreur économique par Viviane Forrester – 1996 – Editions Fayard ) 

Mais ce livre (le mien cette fois ci) va rendre hommage avant tout à « ma génération », celle des quadra-quincas débordés, usés par le stress, rincés par l’exigence de la performance et finalement échoués sur le rivage du non dit (par le divorce ou le licenciement, voire la maladie sanction ultime de cette longue spirale infernale) qui porte le coup de semonce final à nos espoirs déchus. Ce livre sera un mélange de réflexion personnelle et de faits avérés, car dans notre société pro active, réactive et efficiente, vous savez bien : « chez ces gens on ne pense pas, Monsieur, on ne pense pas … on FAIT !». Dans le monde du factuel, mieux de l’hyper factuel (on dit « fact based » dans le langage bien léché du marketing) : tout n’est pas dit, mais prouvé, démontré, étayé, relaté par des FAITS. 

Ce livre sera l’œuvre d’un citoyen honnête qui s’est levé un matin en se posant la question la plus simple au monde mais qui nous taraude tous au plus profond de nous même : « qu’est ce que je peux faire aujourd’hui qui puisse aider les autres à penser, réfléchir et agir autrement que ce qui nous est communément dicté par notre éducation judéo chrétienne ? Que puis-je faire pour aider mes enfants, mes petits enfants, voire mes arrières petits enfants à vivre mieux ? A rester sourd à ces œuvres de charité médiatique qui nous endorment et nous pourrissent la vie au quotidien ? ». Sans tomber dans l’utopisme absolu et le nihilisme vindicatif du Flower Power qui a apporté son tribut au changement de la société conservatrice des années 70, je ne veux pas apparaitre comme celui là. 

Comment puis je donner un sens à ma vie sans me préoccuper de la mécanique médiatico-politique, elle-même à la solde des 2 nouveaux maitres su Monde : le Marketing ce Maquereau universel qui se sert de sa Maitresse Informatique pour faire de nous les nouvelles putains générationnelles de notre société de consommation ? « Marketing Maquereau Maitre du Monde » : 4 M nous observe jusqu’à nos moindres faits et gestes pour fabriquer des Non Etres comme dans le roman 1984. Mais de façon tellement plus subtile. Géomarketing, CRM, Street Marketing, E-marketing : tous ces termes et bien d’autres sont autant d’outils pour mieux te capter Camarade, te cerner, te comprendre, te pister, te révéler tel que tu n’as jamais osé l’être (ou du moins le croyais tu avant de bouffer ton dernier yaourt Bio … Bravo Madone !), sonder la moindre faille en toi, l’analyser, la décortiquer puis l’inciser au scalpel statistique pour s’engouffrer dans l’abime de tes faiblesses inavouables, des désirs enfouis de ton enfance, de tes fantasmes algorithmiques pour faire jaillir en toi tel un râle de jouissance ton aveu de consommer. J’appelle à l’aide les auteurs « trash » de notre littérature contemporaine comme Beigbeder ou Houellebecq à m’aider dans cette voie…Non plus eux, ils sont déjà morts. Ils se sont déjà fait rattraper… Le piège s’est refermé sur leur capacité à condamner sans calculer. Pourtant ce sont les deux seuls qui aient les couilles suffisamment bien accrochées pour secouer notre quotidien abimé par la suffisance de notre bienséance sociale et le discours délétère du monde politique. Puis d’amener le français moyen, la consommatrice de moins de 50 ans de ton « 99 francs » mon cher Beigbeder à réfléchir un peu plus loin, hors des diarrhées mensongères de nos chaines publiqueset des miasmes culturels de notre tube cathodique. 

Alors j’en appelle à vous mes chers compatriotes quadra-quincas sur ce blog « Génération Désenchantée » pour m’aider à bâtir ce pamphlet d’un Nouveau Genre. 

Comment ? Tout simplement en le nourrissant de vos commentaires, remarques, suggestions, expériences vécues, exemples, faits divers pertinents ou non … en fait de tout ce qui peut vous passer par la tête de nature à enrichir ce qui va devenir LE témoignage collectif de NOTRE génération. 

Avant que celle-ci ne devienne une population sacrifiée sur l’autel de la performance économique et laisse derrière elle de futures générations qui seront-à leur tour- encore plus déboussolées, esseulées, lessivées. 

1984-2009 : que s’est il passé durant ce quart de siècle qui a ainsi transformé nos façons de vivre, de se comporter et de penser ? Voici pourquoi j’appelle à vos témoignages. 

Ensemble imaginons Notre Monde dépollué de la désinformation et bâtissons Notre Nouvelle Donne. 

Amis, réfléchissons … 


Franck LE COZ