Le régime crétois, secret de longévité ?

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Nous en avons tous déjà entendu parler et toujours en bons termes, mais qu'est-ce que c'est exactement le régime crétois ? En quoi consiste-t-il ? Quels sont ses bienfaits ?
Tout a commencé (en ce qui concerne les recherches) avec l'"Etude des sept pays" initiée par le médecin américain Ancel Keys en 1960. Lui et ses collaborateurs ont observé des échantillons de population prélevés dans 7 pays dont la Grèce, représentée par la Crète, pour avoir conservé son mode de vie traditionnel, mais aussi par Corfou, pour avoir été la première à subir des influences occidentales.
Leurs observations se sont penchées sur le nombre de décès dus à des maladies cardio-vasculaires. En 15 ans, ceux-ci s'élevaient à :

                     38 en Crète,

                     132 au Japon,

                     202 à Corfou,

                     462 en Italie,

                     773 aux Etats-Unis et

                      972 en Finlande.

En 1991, 31ème année de l'étude, la moitié des individus de l'échantillon crétois étaient encore en vie, tandis qu'en Finlande aucun n'avait survécu.

Ces résultats méritaient qu'on s'y intéresse, et il semblerait que le phénomène crétois soit dû non seulement à l'alimentation mais aussi au mode de vie des Crétois observés à l'époque : la plupart d'entre eux s'adonnaient à des travaux manuels, surtout agricoles, et faisaient environ 13 kilomètres de marche chaque jour. Leur alimentation, à forte teneur en calories, comprenait surtout des aliments d'origine végétale : céréales, légumes frais ou secs, fruits, huile d'olive, un ou deux verres de vin rouge par repas, un peu de fromage (lait de chèvre ou de brebis), très peu de viande et de poisson.

La forte consommation d'huile d'olive des Crétois (100 g par jour et par habitant, soit le tiers de la prise énergétique totale) y seraient pour beaucoup dans la faible mortalité : en effet, des découvertes scientifiques ont récemment montré que, consommée en grande quantité, l'huile d'olive non seulement diminue le taux de "mauvais" cholestérol dans le sang, mais fait aussi obstacle à son oxydation en raison des substances anti-oxydantes qu'elle contient. De surcroît, elle n'abaisse pas le taux de "bon" cholestérol, contrairement aux autres huiles végétales riches en poly-insaturés.

L'action bienfaisante du régime crétois, et notamment de l'huile d'olive, a été redémontrée en 1988 : Serge Renaud, chercheur francais, se fonde sur ces données pour commencer une autre étude, à laquelle participaient 600 individus ayant eu un infarctus du myocarde. On a prescrit à la moitié des patients un régime proche du régime crétois (40 % de calories provenant de matières grasses), tandis que l'autre moitié suivait le régime de la Société Américaine de Cardiologie (30 %). L'expérience, qui avait été prévue pour durer 5 ans, fut interrompue au bout de 27 mois : au bout de 2 ans, on déplorait déjà 16 décès dans le second groupe, contre 3 dans le premier.

Voilà des résultats qui donnent plutôt envie de laisser tomber la viande et les laitages (à base de lait de vache) pour se jeter sur les fruits et les légumes, généreusement arrosés d'huile d'olive ! Entre nous, c'est ce que j'ai fait en m'installant en Grèce ! Et alors qu'en quittant la France j'avais un taux de cholestérol déjà bien trop élevé pour mon âge, celui-ci était retombé à la normale au bout d'un an...