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Vincent Ravalec : dépasser le clivage imprimé / numérique

Publié le 20 août 2009 par Actualitté
On en viendrait à oublier parfois que les livres portent en eux leur propre défense contre des détracteurs potentiels, des criminels endurcis de la pensée formatée. L'ebook fait peur, il terrorise, même, car personne n'est encore en mesure d'en faire ce qu'il veut. Le constat est simple : la chaîne si bien rodée du livre aujourd'hui va simplement imploser redoutent ses actuels manipulateurs - au sens concret du terme, encore que... - qui sentent la chose leur échapper.
Vincent Ravalec : dépasser le clivage imprimé / numériqueAu détour d'un livre de cette institutionnelle rentrée littéraire, il apparaît qu'une fois encore, certains auteurs ont franchi un cap, un roc, une péninsule. Pour preuve cet extrait de Vincent Ravalec, tiré de Le Retour de l'auteur. Son personnage s'entend dire que « le Livre est menacé dans son intégrité, par le biais du livre numérique ». Mais ni une ni deux, son personnage, l'Auteur réplique :
« Ah oui, m'enthousiasme, l'e-book, c'est génial, on va pouvoir trimballer sa bibliothèque partout, lire ce que l'on veut, où l'on veut, en plus cela va certainement induire de nouvelles formes de lecture, peut-être un mix entre littérature et image. D'ailleurs, moi, je me suis fait une sorte de bande-annonce pour mon dernier livre, que j'ai mis sur YouTube, et je suis sûr que l'on peut faire des trucs incroyables. »
La mort du livre, qu'il faut être oiseau de sinistre augure pour proclamer cela. La fin des mains-mises dans l'édition, peut-être, la fin d'une sclérose dans la chaîne, pourquoi pas. Mais la fin du livre... La suite est truculente, toujours dans la tête de notre Auteur.
« J'imaginaire déjà mes livres électroniques, comme de petits bonbons jolis, j'avais même déjà prévu de travailler avec des graphistes pour en faire des objets virtuels attrayants. D'ailleurs, tout aujourd'hui passait par le virtuel et Internet, que la littérature y échappe n'avait pas de sens. » Comprends qui veut...
Mais si ce plaidoyer, ni en faveur, ni en défaveur, simplement prospectif d'un avenir possible n'enchante ceux qui refusent le clivage Numérique - Imprimé, et entendent bien faire cohabiter (selon le cri d'amour de la grenouille en ru) les deux, on donnera la parole une dernière fois à Vincent, qui conclut son livre avec quelque chose de beau. Une phrase à faire figurer sur les frontonspices de toutes les maisons d'édition : « VIVE LES LIVRES QUI FONT DES COULEURS ET REVER LA TETE DES GENS »
So simple... non ?

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