Récession au pays du Botox
Marine Corniou
Décidément, la liste des victimes de la crise économique n’en finit pas de s’allonger. Après l’industrie automobile, la construction et l’immobilier, un nouveau secteur est touché de plein fouet par la récession: celui de la chirurgie esthétique.
Si ce constat peut prêter à rire, la société américaine des chirurgiens plastiques (ASPS), elle, prend le problème très au sérieux. L’année 2008 a accusé la plus faible hausse annuelle d’actes esthétiques jamais enregistrée. Les chirurgies invasives ont même régressé de 9% par rapport à 2007. Parmi elles, les augmentations mammaires ont subi une baisse de 12%, les liposuccions une baisse de 19%, et les plasties abdominales une chute de 18%!
Heureusement pour l’économie, les quelques patients «fidèles» et l’engouement pour les procédures non chirurgicales ont permis au secteur de croître tant bien que mal de 3%. Ainsi, les gros succès du moment restent les injections antirides de botox et d’acide hyaluronique, enregistrant respectivement 8 et 6% de croissance en 2008.
Pas de recul pour les interventions de reconstruction
Quant aux actes de chirurgie reconstructrice, destinés notamment à estomper les cicatrices ou à retirer des tumeurs disgracieuses, ils ont heureusement progressé de quelques points, en dépit des «difficultés à obtenir une assurance santé couvrant ces frais».
Mais si la course à la beauté passe au second plan en ces temps de chômage élevé, John Canady, président de l’ASPS, reste confiant: «les demandes augmenteront à nouveau dès que la récession se fera moins sentir, et que les enfants des baby-boomers commenceront à se tourner vers la chirurgie plastique», précise-t-il dans un communiqué de presse. Nous voilà rassurés…