Adagio
C’est encore la nuit, le vieux signe par l’ombre, puis le sommeil. La hulotte miaule vers l’aube – mais ce n’est pas encore l’aube ; un peu de temps et nous observerons à l’est un liseré de couleur parme. – Nuit maintenant ; à nos pieds l’ombre tourne trop vite ; la voix de l’oiseau, la soudaine exaltation du timbre, nous font trembler. Oh gémissez avec nous et qu’à la fin le souffle défaille.
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À bientôt
Une ombre maligne aujourd’hui va courir sur tes lèvres ; tu ne l’éprouveras point. Ton image flamboie, sa bouche ose un nouveau souffle ; c’est à demain que nous suspendrons nos armes. Essaie de dormir ; tu n’entreras pas de bon gré dans les cavernes où pourrit la sagesse ; le hasard un jour t’y conduira pourtant d’une ruineuse main ; son âge répondra par un cri de dégoût.
Roger Kowalski, Sommeils,
Grasset, 1968, pp.78 et 98.
Contribution de Tristan Hordé
Bio-bibliographie de Roger Kowalski
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