"A nova aurora", le nouvel album de Madredeus, le 2e après le départ de Teresa Salgueiro, est un bien curieux et étrange objet. Décevant, certes, à la première écoute, il continue d'être décevant après plusieurs écoutes, mais il devient plus sympathique. Pour la deuxième fois, après "Metafonia", Madredeus, c'est-à-dire Pedro Ayres Magalhaes et Carlos Maria Trindade, s'associe avec une deuxième entité - "A Banda Cósmica", une formation intégrant deux chanteuses féminines et six musiciens - pour essayer de définir un après-Teresa lumineux. Le titre de l'album "la nouvelle aurore" résonne presque comme une incantation ou une prière: les deux Madredeus veulent tourner la page et croire à un nouveau départ. Dans la dernière chanson, Pedro Ayres proclame sa volonté de poursuivre le chemin: "Ce qui est passé, est passé. ce qui a été, a été. On allait tomber, on n'est pas tombé. ça allait faire mal, ça ne fait pas mal." L'album dans son ensemble baigne dans une atmosphère planante et quelque peu babacool. Il est question de l'univers, du cosmos, des six milliards d'êtres humains sur la planète, du "Big Bang", des échos de l'éternité, etc., les textes sont new-age à souhait et plutôt naïfs. A croire que d'avoir côtoyé si longtemps une étoile de la trempe de Teresa, Pedro et Carlos ne peuvent plus que se tourner vers l'espace insondable et l'infiniment grand.Les chansons fonctionnent bien, sans surprises mais sans aucune étincelle, on les écoute avec un certain plaisir et certaines s'incrustent dans l'esprit. On a cependant parfois l'impression de retourner 40 ans en arrière, à l'époque du flower power et des trips mystiques ou hallucinogènes. Pedro Ayres Magalhaes et Carlos Maria Trindade se partagent les textes et musiques, à l'exception de la chanson 9e, "Um doce canto", qui est à créditer à la harpiste de la "Banda Cósmica". Personnellement, je préfère les compositions de Pedro, elles sont plus limpides et mélodieuses, alors que Carlos Maria Trindade se complaît parfois dans une ligne contemplative un peu trop minimaliste.Les titres qui m'ont le plus accroché sont ceux qui ouvrent l'album, "Nao estamos sós" et "Suspenso no universo" et surtout la chanson numéro 8 "Imaginar", qui est sans conteste la plus belle création de l'album, lyrique, légère, c'est une ballade triste et joyeuse qui rappelle furieusement la voix et le mystère magnifiques de Teresa Salgueiro...La grande question qui se pose après le deux albums de Madredeus avec la Banda Cósmica est la suivante:Qu'est-ce qui a fait, pendant 20 ans, le génie de Madredeus et leur irrésistible pouvoir de séduction à travers les 5 continents? N'était-ce pas la voix unique de Teresa et ce personnage énigmatique qu'elle incarnait?Avec toute leur volonté et tout leur talent, Pedro et Carlos réussiront-ils à toucher le ciel à nouveau, sans Teresa? Ne vaudrait-il pas mieux qu'ils enterrent définitivement Madredeus?Pour écouter certaines chansons du nouvel album: www.myspace.com/madredeuseabandacosmicaoficial
"A nova aurora", le nouvel album de Madredeus, le 2e après le départ de Teresa Salgueiro, est un bien curieux et étrange objet. Décevant, certes, à la première écoute, il continue d'être décevant après plusieurs écoutes, mais il devient plus sympathique. Pour la deuxième fois, après "Metafonia", Madredeus, c'est-à-dire Pedro Ayres Magalhaes et Carlos Maria Trindade, s'associe avec une deuxième entité - "A Banda Cósmica", une formation intégrant deux chanteuses féminines et six musiciens - pour essayer de définir un après-Teresa lumineux. Le titre de l'album "la nouvelle aurore" résonne presque comme une incantation ou une prière: les deux Madredeus veulent tourner la page et croire à un nouveau départ. Dans la dernière chanson, Pedro Ayres proclame sa volonté de poursuivre le chemin: "Ce qui est passé, est passé. ce qui a été, a été. On allait tomber, on n'est pas tombé. ça allait faire mal, ça ne fait pas mal." L'album dans son ensemble baigne dans une atmosphère planante et quelque peu babacool. Il est question de l'univers, du cosmos, des six milliards d'êtres humains sur la planète, du "Big Bang", des échos de l'éternité, etc., les textes sont new-age à souhait et plutôt naïfs. A croire que d'avoir côtoyé si longtemps une étoile de la trempe de Teresa, Pedro et Carlos ne peuvent plus que se tourner vers l'espace insondable et l'infiniment grand.Les chansons fonctionnent bien, sans surprises mais sans aucune étincelle, on les écoute avec un certain plaisir et certaines s'incrustent dans l'esprit. On a cependant parfois l'impression de retourner 40 ans en arrière, à l'époque du flower power et des trips mystiques ou hallucinogènes. Pedro Ayres Magalhaes et Carlos Maria Trindade se partagent les textes et musiques, à l'exception de la chanson 9e, "Um doce canto", qui est à créditer à la harpiste de la "Banda Cósmica". Personnellement, je préfère les compositions de Pedro, elles sont plus limpides et mélodieuses, alors que Carlos Maria Trindade se complaît parfois dans une ligne contemplative un peu trop minimaliste.Les titres qui m'ont le plus accroché sont ceux qui ouvrent l'album, "Nao estamos sós" et "Suspenso no universo" et surtout la chanson numéro 8 "Imaginar", qui est sans conteste la plus belle création de l'album, lyrique, légère, c'est une ballade triste et joyeuse qui rappelle furieusement la voix et le mystère magnifiques de Teresa Salgueiro...La grande question qui se pose après le deux albums de Madredeus avec la Banda Cósmica est la suivante:Qu'est-ce qui a fait, pendant 20 ans, le génie de Madredeus et leur irrésistible pouvoir de séduction à travers les 5 continents? N'était-ce pas la voix unique de Teresa et ce personnage énigmatique qu'elle incarnait?Avec toute leur volonté et tout leur talent, Pedro et Carlos réussiront-ils à toucher le ciel à nouveau, sans Teresa? Ne vaudrait-il pas mieux qu'ils enterrent définitivement Madredeus?Pour écouter certaines chansons du nouvel album: www.myspace.com/madredeuseabandacosmicaoficial