La leader socialiste semble décidée à rester à l'écart du débat socialiste considérant peut-être que la principale fenêtre de tir pour le PS en 2012 proviendra de la guerre des droites. Le PS peut-il gagner sans une guerre des droites ?
Le PS peut-il gagner une présidentielle sans être d'abord le bénéficiaire de la guerre des droites ?
Il est certain que sociologiquement, notamment pour des raisons de pyramides des âges, la France évolue vers une forme de droitisation.
Dans ce contexte, le créneau du PS n'est-il pas à double détente :
- parier sur la naissance d'une guerre des droites ,
- puis, pour un candidat du PS, apparaître comme le "refuge compatible" de l'une des tendances battue au premier tour ?
Cette logique n'a-t-elle pas été finalement l'axe stratégique permanent de François Mitterrand qui a consacré son talent à organiser en permanence cette guerre des droites ?
Or, la grande originalité de 2007 a résidé dans une pacification atypique des droites. Les droites bonapartistes et orléanistes n'étaient qu'une pour la première fois depuis 1965 à ce point offrant un front commun à la famille chrétienne-démocrate représentée par François Bayrou en 2007.
L'actuelle période n'est-elle pas d'abord marquée par la resurgence d'une guerre des droites ? C'est la grande inconnue de la rentrée de septembre 2009 avec le procès Clearstream qui peut faire revivre l'opposition entre les "bonapartistes" et les "orléanistes" selon les critères classiques de René Rémond qui correspondent à des tendances lourdes structurantes.
Les rapprochements avec le MPF et CPNT visent d'abord à éviter cet émiettement des droites.
Dans ce contexte, le débat interne au sein du PS compterait moins puisque le jeu ne peut s'ouvrir qu'avec ce nouveau facteur clivant. Une fois né, ce facteur porte en lui de nouvelles perspectives de scores au second tour. Ce sont ces perspectives qui permettront de remettre de l'ordre au sein du PS par "l'autorité liée à la gagne".
Cette analyse expliquerait le retrait d'actuels leaders du PS qui considèrent à la fois qu'ils n'ont pas "la main actuellement" et qu'il est vain de donner des coups (et donc d'en recevoir) tant que le jeu demeure aussi fermé.