"Ma place sera bientôt ici"
Les camps de développement servent à introduire les jeunes hockeyeurs aux fondements du hockey de la . On perfectionne le coup de patin, le maniement de rondelle, les lancers, en plus des leçons théoriques. Le dernier jour du camp on joue un match simulé. Ca rappelle les camps de vacances d'été.
Par son intensité, le camp de développement est beaucoup plus ardu que le réel camp d'entraînement à l'automne. Les séances commencent à 9 heures le matin et ne finissent que le soir. Comme le disait Souvorov (commandant russe) "difficile à l’entraînement, facile à la guerre". Cette expression, les jeunes canadiens l'ont expérimentés sur eux-mêmes.
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À la séance de repêchage, on disait du jeune moscovite qu'il était la carte cachée de la foire des jeunes talents (sic!). Choisi 109ieme, il pourrait bien se développer comme l'une des figures importantes de la . Seul le temps le dira, pendant ce temps Avtsyn sous les feux des journalistes montréalais répond aux questions dans un anglais assez décent.
Avec l'afflux de jeunes joueurs, l'immense vestiaire des est soudainement devenu trop étroit pour les accueillir tous convenablement. Ainsi, certaines recrues n'ont reçu qu'un cintre en guise de place dans le vestiaire. Après une de nos conversations, Avtsyn a pris l'effigie à son nom pour la coller à l'endroit d'un des réguliers chez le canadien: ma place sera bientôt ici.
"Il faut apprendre deux langues"
- Ici, les méthodes d'entraînement sont différentes, me confie Avtsyn. En Russie, elles sont bonnes aussi, mais ici on accorde plus de place aux techniques de patinage et pour le jeu à un contre un. On travaille beaucoup avec la rondelle, le ballon, on lance beaucoup.
L'organisation du camp est excellente. Tout est pensé au jusqu’au moindre détail, du shampoing dans la douchhe avec la crème à raser au le gel pour les cheveux. On m'a donné un uniforme du Canadien, c'est super.
- Etes-vous content d'avoir été repêché spécifiquement par le Canadien ?
- Oui, je suis très heureux. En fait, je n'étais pas très surpris d'avoir été repêché par Montréal. Leurs dépisteurs m'ont suivi en Russie ; plus tard Trevor Timmins est venu me voir jouer à Moscou.
Je me suis déjà fait des amis russes ici, mais je ne me suis pas installé chez eux, mais à l'hôtel.
- As-tu eu assez de temps libre pour visiter la ville?
- Le soir oui, seulement le soir. On nous a montré un vidéo sur comment les joueurs de la vivent ici, ce que l'on peut faire (et ne pas faire). C'est votre vie, vous savez quoi en faire, on est seulement là pour vous aider.
Notre entraînement se terminait vers 8h00 le soir et à 23h00 c'était le couvre feu. On peut se promener près de l'hôtel, même faire un petit saut au centre ville. J'ai eu le temps d'apprivoiser la ville un peu. C'est bien ici. Je suis même allé au festival de Jazz, même si c'est pas mon genre de musique préféré, c'était intéressent.
- Tu sais que l'alignement de l'équipe change radicalement?
- Je sais seulement que Kovalev est parti à Ottawa. Mon opinion? Alex est un bon joueur mais c'était son choix. Je sais que les lui ont offert un contrat, mais il a décidé d'y penser. Puis l'équipe a retiré son offre. C'est ce que l'on m'a dit.
- Sentez-vous la pression médiatique de Montréal, chacun de vos pas est suivi par la télé.
- Ah bon? Je croyais que c'était comme ça partout au Canada. Je m'habitue tranquillement d'être un otage, ce ne sera pas un problème pour moi.
- Comment entrevoyez vous votre carrière?
- Je suis sous contrat avec le Dynamo, l'année prochaine je jouerai en Russie.
- Dans la MHL (nouvelle ligue junior russe)?
- Ou dans la , je serais probablement entre les deux. Mais dans un an je voudrais revenir à Montréal. Je voudrais sécuriser un poste à Hamilton puis je travaillerai pour monter à Montréal.
- Ca ne vous dérange pas que ce soit un club bilingue?
- Il va falloir étudier non seulement l'anglais, mais le francais aussi. Ca va me servir dans la vie. Je parle un peu l'anglais, je l'ai appris à l'école, mais je ne vais pas souvent à mes cours, le hockey prend tout mon temps. Il faut que j'y travaille.
"On te demande déjà des autographes"
- Lors du repêchage vous avez dit que votre style ressemblait à celui d'Ovechkin. Est-ce vraiment le cas?
- Partiellement, oui. J'essaie comme lui de lancer beaucoup et de jouer un style physique. Même nos noms de familles se ressemblent un peu, sourit Avtsyn. Je ne suis pas encore aussi puissant qu'Ovechkin, j'ai encore beaucoup à améliorer.
- Tout de suite après le repêchage, on a commencé à prendre ton autographe!
- J'étais vraiment surpris. En Russie, il aurait fallu que joue peut-être encore 5 ans avant que quelqu'un me demande une signature. Ici, personne ne me connaît et déjà on me demande des autographes, des photos... C'est vraiment agréable, on voit tout de suite que Montréal est une ville de hockey.
- Et sur la rue, est-ce qu'on vous reconnaît?
- Non. Mais la journée du draft, la réceptionniste à l'hôtel m'a dit " je sais que tu vas revenir ici dans un an"! J'ai l'impression qu'ici absolument tout le monde suit le hockey.
- Qu'est-ce qu'il faut que tu améliores? Sur quels aspects le club a mis l'accent?
- En premier lieu la vitesse. Non seulement le vitesse sur la glace, mais surtout la vitesse de réaction. Les batailles dans les coins, sortir plus rapidement avec la rondelle. Beaucoup de petites choses, encore énormément de travail en vue. Je me rappelle de tous les exercices que j'ai fait ici, quand je rentrerai en Russie je vais tous les appliquer.
- Avec la venue de la nouvelle MHL crois tu que les jeunes russes auront plus de visibilité?
- Je crois que oui. De ce que je sais, la MHL sera très médiatisée comme la . Certainement plus intéressant que lorsque je jouais pour le Dynamo-2.
"À propos"
Patrick Roy voulait voir Avtsyn en action et planifiait même de passer à Montréal pour le faire. Rappelons qu'un autre Alexandre (Radulov) a joué pour son équipe, Patrick l'a tellement aimé qu'il considère encore aujourd'hui presque comme un de ses fils.
"Citations"
Trevor Timmins: " On ne pouvait laisser passer la chance de repêcher Avtsyn. Il joue déjà un style nord américain, il ne craint pas le jeu physique et possède un excellent lancer. Un attaquant comme lui, ce n'est pas facile à trouver. Oui, il y avait un risque que le jeune ne vienne pas en Amérique, le facteur russe comme on l'appelle, mais on a décidé de ne pas y prêter attention.
On sait qu'Avtsyn va passer la prochaine saison en Russie, mais il y a une bonne chance que l'année suivante il joue pour Patrick Roy. Lorsqu'on préparait le repêchage, nous avons parlé de Avtsyn à Roy, et celui ci n'a pas douté de le repêcher à son tour. "
(Source : Chfans)
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