Traduit de l'arabe (Liban)
Auteur libanaise, Hoda Barakat est, comme sa consoeur Vénus Khoury Ghata, exilée en France. Mais contrairement à elle, elle écrit en arabe. Ses romans, comme La pierre du rire et Le laboureur des eaux ont été récompensés par de nombreux prix. Ses thèmes favoris sont la solitude des hommes et la folie, rendues par le chaos du monologue intérieur.
Mon maître, mon amour n'échappe pas à la règle. Wadi et Samia, mai et femme, prennent tour à tour la parole.
Au début, Wadi clame l'ardeur de son amour pour son supérieur hiérarchique, son maître, son amour...puis il disparaît...Samia prend la parole et échafaude des hypothèses sur ce qui s'est
passé.
Entre temps, dans un monologue oscillant entre folie et désespoir, Wadï nous raconte son enfance solitaire d'enfant obèse, entre une mère malade et un père
absent au monde. Puis l'enfant timide se révolte et intègre les multiples milices qui sévissent à Beyrouth pendant la guerre. Wadî devient le caïd jusqu'à ce qu'il soit poursuivi par ses
ennemis...Il prend alors la fuite avec Samia, non sans se souvenir, de son meilleur ami d'enfance, Ayyoub, qui lui aussi a disparu...
De très beaux passages comme l'éloge de l'amitié d'Ayyoub ou encore la soumission totale, tel un chien, envers "Mon maître". L'homosexualité est sous entendue mais jamais dite.
Un texte qui aurait pu être très lyrique mais qui se refuse à l'effusion des sentiments. On se livre mais de manière très aride.
C'est peut-être cela qui m'a gênée, n'arrivant pas tout à fait à adhérer au personnage. Pourtant, il garde tout au long du livre son aura de mystère, tout en jouant la carte de la sincérité.
L'idée que le monologue soit repris par Samia est d'ailleurs intéressant : elle élabore des solutions mais le puzzle restera toujours inachevé...
Dialectique de la confession et du secret...Malgré cette démarche intéressante, je n'ai pas accroché. Peut-être une prochaine fois...