Après Frédéric Fajardie parti le 1er mai 2008, Thierry Jonquet vient lui aussi de passer l’arme à gauche. Jonquet, comme Fajardie était l’un des rerpésentants de ce neo-polar français qui à la fin des seventies et au début des eigthies sont venus dynamiter le polar à la française et ont montré que dans l’hexagone aussi, on pouvait aussi faire des policiers en prise directe avec la société et ses propres fractures. Loin du roman policier à la papa déconnecté de tout si ce n’est de son histoire.
Les romans de Jonquet (Moloch, Mygale, du Passé faisons table rase, ou encore ils sont votre épouvante et vous êtes leur crainte etc…) ont toujours mis l’accent sur les dérives inhérentes à notre société et ont toujours comme ceux de Manchette - l’un des maîtres de Jonquet - mis l’accent sur la violence des rapports sociaux plutôt que sur la violence des gangsters eux-mêmes. Un polar social en somme, celui par lequel l’auteur nous disait quelquechose sur nous et notre vivre ensemble. Bien loin du sobriquet de sous-littérature que certains accolent encore au polar. Jonquet comme d’autres ont renouvelé le genre. Je suis triste de voir partir cet auteur pour qui “Rouge c’était la vie”. Merci Jonquet. Tu n’étais pas ma crainte, mais l’une de mes joies de lecture.