Les oméga-3 et l’état dépressif

C’est la grande révolution des années 2000 ! La carence en oméga-3 aurait un effet néfaste sur notre santé mentale, et un grand nombre d’études démontrent cela aujourd’hui.

Comment ça marche : les tissus nerveux possèdent la plus forte concentration en acides gras après les masses adipeuses. Les acides gras à longue chaîne (oméga-3 et oméga-6) apportés par l'alimentation sont indispensables à la structure et au fonctionnement des cellules nerveuses.
Donc si nous manquons d’acides gras, notre système nerveux est en souffrance.

La première étude qui le démontre :
A Harvard, le docteur Andrew Stoll a été le premier à démontrer que l'on pouvait améliorer l'équilibre émotionnel en corrigeant l'apport alimentaire en acides gras oméga-3.

Dans un groupe de patients souffrant tous d'alternances fréquentes et graves entre épisodes dépressifs et épisodes d'humeur excessivement expansive (" maladie bi-polaire " aussi appelée " maniaco-dépressive "), un traitement à base de 9 grammes par jour d'une combinaison de DHA et EPA (ratio 1 : 1,5) a considérablement réduit la fréquence des troubles de l'humeur. Dans cette étude, parmi le groupe de patients qui prenaient des oméga-3, un seul eut une rechute.
Les résultats de cette étude étaient si probants que les chercheurs ont dû interrompre l'étude après quatre mois. En effet, les patients du groupe " témoin " - ceux qui ne recevaient qu'un placebo à base d'huile d'olive (qui, en dépit de ses propriétés antioxydantes bénéfiques, ne contient pas d'oméga-3) - rechutaient tellement plus vite que ceux du groupe à oméga-3 qu'il eût été contraire à la déontologie médicale de les en priver plus longtemps (Stoll, Severus et al. 1999).

Mais aussi :
-les oméga-3 favorisent la transmission des neurotransmetteurs associés à l’équilibre émotionnel (Chalon, Delion-Vancassel et al. 1998).
-lors de passages dépressifs les reserves oméga-3 sont plus faibles que dans les moments normaux (Maes, Smith et al. 1996; Maes, Smith et al. 1998; Peet, Murphy et al. 1998).
- plus l’alimentation est riche en oméga-3, moins il y a de risque d’état dépressifs (Edwards, Peet et al. 1998).

Et bien d’autres encore….

Les études scientifiques suggèrent que c'est surtout l'EPA, et non le DHA, qui vient en soutien des émotions positives (Nemets, Stahl et al. 2002 ; Peet and Horrobin 2002). Les études utilisant du DHA pur n'a montré aucun effet par rapport à un placebo (Marangell, Martinez et al. 2003). De plus, le DHA empêcherait - par un mécanisme de compétition - une assimilation et utilisation complète de l'EPA (Horrobin, 2002). Par contre, l'EPA, lui, peut être transformé en DHA par l'organisme " à la demande ".