Un paradis d'perdu

Publié le 19 août 2009 par Yvesd

Au hit-parade des paradis et de mémoire de contribuable, la Suisse c’était le « top ». Des montagnes pas trop hautes, des lacs pas trop profonds, le tout bien vert et bien propre. Comme on dit dans le canton de Vaud : c’était bonard.

En plus on y trouvait l’un des meilleurs systèmes bancaires du monde connu : des établissements surs, discrets, accueillants et pas xénophobes pour un sou helvétique. Tout pour séduire le contribuable opprimé, légitimement soucieux de protéger un patrimoine durement acquis de la rapacité sans fin de son administration fiscale domestique.

Mieux : il était même possible d’y établir sa résidence principale à condition d’y séjourner six mois et un jour par an ce qui, en dépit d’un climat parfois mitigé, n’est quand même pas trop dur même si, Johnny et Laetitia vous le confirmeront, Gstaad c’est pas tous les jours Las Vegas…

Hélas, trois fois hélas, la carte postale vient de se prendre un sacré coup dans la tronche. Tout porte à croire que désormais la Confédération c’est plus fondue, fendant et chocolat mais c’est balance, délation et compagnie. La faute aux ricains comme d’habitude : comme Obama a besoin de 1000 milliards de dollars pour financer sa réforme de la sécu il a envoyé sa flotte de porte-avions nucléaires sur le lac Léman pour obliger les banquiers du cru, l’UBS en tête, à lui refiler la liste de leurs clients.

Du coup c’est Alerte à Malibu, Panique à Palm Beach, Ouragan sur Wall Street. A chaque instant le FBI s’attend à découvrir un cadavre encore chaud dans le vestiaire d’un pool house privé au mur duquel un malheureux aura tracé, avec son sang et d’un doigt tremblant, l’inscription fatidique : UBS m’a tuer !

Pire encore : la psychose serait en train de gagner Saint Malo ! Josette et Marcel qui avaient mis confiants et en prévision de leurs vieux jours, quelques tunes sur un compte ouvert à l’Union des Banques Suisses sont franchement inquiets. D’ici à ce que Sarko envoie le GIGN à Genève pour récupérer les économies de ces honnêtes marchands de (vraie) galette-saucisse, vous imaginez la cata !

« Restons Correct ! » n’a pas pour vocation de faire conseiller financier ni pour habitude d’inciter le contribuable malouin à l’évasion fiscale délictueuse. Pour autant, si nous étions à la place de ce sympathique couple de fidèles lecteurs, nous irions voir du côté de Jersey et Guernesey, ces riantes îles anglo-normandes que la Providence des taxpayers a judicieusement placées à quelques encablures à peine du Grand Bé…

Message personnel à Monsieur le Contrôleur des Impôts de Saint Malo : foutez la paix à Josette et Marcel, c’est pour rire, on déconne…