Collection : Blue Cerises
Milan, coll. Macadam, 2009 - 55 pages - 4€
Zik est une ravissante gazelle qui ignore son potentiel glamour. Elle vit seule avec son père sous les toits de Paris, tandis que sa mère a refait sa vie en Ardèche, et elle aime se faufiler par le vasistas pour se réfugier sur les toits. Loin du bruit, loin du monde, loin des flics qui l'humilient dans le métro en lui demandant ses papiers.
Zik, comme ses amis de la bande des Cerises, aborde les vacances de la Toussaint avec un sentiment de blues qui ne va pas s'éteindre. Un soir, petit signe de tendresse réconfortante, elle trouve une fraise Tagada dans une enveloppe, le cadeau d'une main invisible.
Peu de temps après, c'est une silhouette vêtue de noir qui se faufile à ses côtés, lui prête ses écouteurs pour partager un ipod et plonger dans un univers musical explosif.
Zik a trouvé son ange des toits, mais découvrir qui il est vraiment n'est pas une mince affaire. La suite s'annonce mystérieuse, intriguante, pleine de poésie et de musique. C'est très beau.
Le secret des Cerises n'est toujours pas dévoilé, malgré les maigres indices éparpillés. L'écriture, assurée cette fois par Maryvonne Rippert, remplit toutes les lignes du contrat. On lit ce petit roman de 50 pages avec passion et gourmandise, on savoure ces instants d'une amitié unique avec un sens de la préciosité rarement atteint. Bref, j'aime beaucoup. Mais à chaque fois, après la sacro sainte séance à la Cinémathèque, lorsqu'il est temps de quitter les Blue Cerises, j'éprouve la sensation d'une frustration galopante. Quoi, c'est déjà fini ?
Encore un dernier livre, avant la deuxième saison qui paraîtra en octobre !
Quelques pépites : Parfois on ne veut pas savoir, parfois, il n'y a pas de mots. Juste l'amitié.
Et cet extrait, que j'aime beaucoup, et qui me rappelle que moi aussi j'avais ma bande-son durant ma grossesse... (pour information, il s'agissait de all that you can't leave behind de u2, c'est tout, fin de la parenthèse)
« Maman m'a pris des mains la cassette, comme un objet infiniment précieux. Elle avait ce sourire des mères qui vont faire une confidence.
- Tu sais, cocotte, quand je t'attendais, ce disque des Doors, je l'ai écouté tout au long de ma grossesse. Je me disais qu'il fallait associer un enfant à une musique, que plus tard, cela pouvait lui servir de consolation, en cas de chagrin...
Une gestation au son de la musique des Doors ! Y a pire. »
Maryvonne Rippert est également l'auteur de L'amour en cage (un autre très beau roman à lire !).
A découvrir, comme pour les autres livres, le blog créé exprès pour / par Zik : http://zik-hoareau.blogspot.com/