J’aurais voulu vous éviter la polémique traditionnelle des 81 suicides selon la Police, 92 selon le site Ban public et peut-être davantage selon d ‘autres associations. Ce détail macabre ne m’intéresse pas et le sujet est trop sérieux pour le confier à l’humoriste que je ne suis pas.
Ceci dit, je réagis en non-spécialiste de la question carcérale, comme tout autre citoyen pourrait le faire, s’étonnant publiquement de ce phénomène dramatique et des raisons de son expansion récente.
Et lorsque j’ai entendu, hier soir en sortant du boulot sur France Info, MAM exposer sérieusement sa principale mesure, qui serait de veiller à ce qu’il n’y ait aucun objet dans les cellules de nature à permettre le suicide, en évoquant l’usage de textiles indéchirables pour éviter d’utiliser des draps ou des couvertures pour en faire des instruments de pendaison, principale cause de suicide, je ne suis pas resté sans voix : j’étais consterné par tant de bêtise.
Car bien que peu informé de la question, je ne peux m’empêcher de mettre en relation une politique ultra-sécuritaire de Sarkozy, dont beaucoup (y compris dans le milieu judiciaire, qui sait lui de quoi il parle) dénoncent les méfaits et les dérapages tragiques, le problème de la surpopulation dans les prisons françaises, et cette évolution si négative des suicides dans ces institutions…
De plus, qui dira (certainement pas MAM, ni le gouvernement auquel elle appartient…) que l’évolution de la population carcérale a mené de plus en plus de personnes, et notamment des jeunes, souffrant de pathologies psychiques et mentales vers les prisons françaises ? Mettre des personnes qui souffrent déjà en prison, c’est le meilleur moyen de les conduire directement au suicide. Et sur ce sujet là, je sais de quoi je parle…
Est-ce que ceci n’expliquerait pas un peu (beaucoup selon moi) cela ? Ce type d’incarcération est-il vraiment adapté à cette population spécifique ?