Aujourd’hui « Restons Correct ! » vous la joue sérieux. Pas de reportage bidon sur le burqaland de la rue de Passy, ni de conseils foireux pour draguer la modémiste à la Grande Motte. Pas d’allusions salaces sur fond de (vraie) galette-saucisse non plus. Du reste Josette et Marcel sont en RTT, vu que dimanche ils bossaient plus pour gagner plus chez Ikéa
En plus nous ne voudrions pas nous faire virer par monsieur 20Minutes.fr, notre (jusqu’à présent) très indulgent hébergeur, sous prétexte qu’on lui titrerait son audience vers le bas. Déjà qu’on s’est fait successivement dégager de chez les scouts de Notre Dame d’Auteuil et de l’UMP versaillaise pour cause de mauvais esprit, on a beau être un peu nœud-nœud on a quand même fini par comprendre la leçon… On va donc vous causer sérieusement politique, mieux même : politologie.
Pour ceux qui ne l’auraient pas encore compris nous sommes plutôt de droite. D’accord c’est mal mais est-ce vraiment de notre faute ? Une enfance malheureuse, des lectures malsaines, des fréquentations douteuses et voilà c’est parti : un beau matin on se met à écrire gôche au lieu de gauche sur son blog et à ironiser lourdement sur les déclarations de madame Royal ou sur les éditos du Monde Diplomatique.
Message personnel à nos lecteurs de gôche gauche : ne vous déconnectez pas tout de suite et pour si peu, vous allez peut être apprendre des trucs…
De fait, le sujet du jour c’est nos amis de l’UMP et la succession d’OPA plus ou moins amicales qu’ils lancent sur tout ce qui bouge encore à droite en dehors d’eux. La dernière en date vient, on le sait, de viser le MPF de notre ami Philippe de Villiers, alias l’agité du bocage vendéen. Le moins que l’on puisse dire à la lecture des réactions des lecteurs à l’excellent papier de 20Minutes.fr sur le sujet (mais non on fayotte pas !), c’est qu’à gôche gauche on a carrément du mal à comprendre le film, faute des sous-titres sans doute. Sous-titrer, c’est précisément l’objectif de cette note.
Vous voyez bien chers lecteurs de gôche gauche que vous avez bien fait de ne pas vous déconnecter tout de suite…
Ce qu’il faut comprendre c’est qu’à droite, contrairement au « camp d’en face », on trouve très peu d’agrégés de l’université et beaucoup de gros bourges incultes et de financier véreux qui se moquent de l’idéologie comme de leur première carte d’électeur. Résultat : il a fallu la finesse analytique du regretté René Rémond pour produire une typologie des « familles de pensées » ou plutôt des sensibilités de la droite française.
Dans son fameux ouvrage les droites en France, il distingue ainsi sur la base d’une intéressante analogie historique la sensibilité bonapartiste autoritaire façon De Gaulle, la sensibilité orléaniste plus ou moins libérale genre Giscard et la sensibilité légitimiste franchement réac style Villiers.
Pour parfois fortes et contradictoires qu’elles puissent être, l’histoire récente de la politique nationale nous apprend que ces sensibilités peuvent parfaitement cohabiter au sein d’une même formation si ce n’est dans l’inconscient d’un même électeur. Si Josette n’était pas en RTT elle vous dirait sans doute qu’elle est pour l’abolition des 35 heures, le maintient de l’ordre aux abords du marché de Saint Briac et la reconduite à la frontière des meufs en burqa et de leurs colifichets islamiques. Maurras, Max Gallo et Raymond Aron dans la même bibliothèque de chez Ikéa, ça le fait très bien chez Josette et Marcel.
C’est ce qu’a parfaitement compris Sarko qui, même s’il n’est pas le premier, est loin d’être le dernier de la classe politique. Sans doute orléaniste au départ, il a su rallier les gros bataillons bonapartistes pour se faire élire. Désormais et en vue de 2012, il drague fort du côté des légitimistes. Son tour de droite sera ainsi bouclé, merci René Rémond !
Reste le cas de ces indécrottables idéologues libéraux qui n’ont pas ralliés l’UMP en 2002 derrière Madelin. Mais compte tenu de la légèreté de leur poids électoral, ils peuvent attendre encore un peu…
Un dernier message personnel pour finir à l’attention de nos amis libéraux encore « indépendants » : on finira bien par les avoir, « Restons Correct ! » est toujours avec vous…