C'est de bonne guerre, mais encore faut-il que cela soit correctement fait : en évoquant le problème des disquaires qui ont tous fermé « les uns après les autres », Jean-Marc Roberts touche un des problèmes de l'avenir numérique. Personne n'oserait rétorquer que d'autres emplois ont été créés par l'émergence du numérique, aussi convient-il de mieux comprendre les angoisses sous-jacentes à cette affirmation. D'un autre côté, il semble que le numérique n'attire pas vraiment. Les maisons d'édition souffrent pourtant de lacunes dans ce domaine, mais payent mal des jeunes adeptes de la programmation.
En effet, selon l'éditeur, le devenir du livre numérique serait le « bouquet », une offre permettant d'acheter un lecteur à plein tarif, mais déjà équipé en livres (il donnera un exemple de 8 ouvrages pour 1 euro symbolique... pourquoi ces chiffres ?). Deux choses en découlent : tout d'abord une dévaluation du produit, estime M. Roberts, à qui le mot fait horreur : de toute manière, il s'était dès le début de l'émission prononcé contre les ebooks.
Pour lui, si cet outil peut servir à faire connaître une autre vie à certains livres, il est « inenvisageable » que ses nouveautés passent en version numérique. D'ailleurs, les seuls livres dont il a accepté la numérisation sont bien ceux qui étaient à l'article de la mort. Pourtant, Laurent Picard, de Bookeen, aura tenté de faire valoir que le numérique, c'est la mort de l'épuisé... manifestement, l'idée ne fera pas son train.
Second point, c'est la solitude dans laquelle entrent les jeunes qui se partagent de la musique. Car le livre, c'est avant tout une chaîne affective, chose que rompt le livre numérique. Christine Ferrand intervient, assurant que le partage de fichiers musicaux entre jeunes se pratique beaucoup, et que l'on retrouve bien cette notion d'échange.
Ils le feraient « sans se parler », estime l'éditeur, qui, en plaisantant, finira tout de même par dire qu'il va « se barrer ».
Il restera jusqu'au terme de l'émission de France Inter, nous y reviendrons...