Histoire de tuyaux

Aujourd’hui, dans le prolongement de la chronique sur le 6ème canton de Nice, tribune libre à Fabrice Decoupigny.

Plongé dans l’âpreté de mes travaux d’été, je me concentre sur des plaques de plâtre à poser avec rectitude, des portes à monter, des sols à lisser… Armé de ma truelle, la main est ferme et l’œil alerte. Si le travail est dur, il est simple et me permet dans la solitude du chantier de faire le vide. Vous l’aurez compris la période est propice à la réflexion politique. A y réfléchir de plus près, il est étonnant de constater que la politique relève de la même maîtrise d’œuvre que celle d’une maison qu’on restaure.

Au départ d’un chantier, vous ne pouvez pas faire l’économie d’un diagnostic : qu’est ce que je garde et qu’est ce que je casse ? Qu’est ce que je fais moi-même et qu’est ce que je peux ou dois faire faire par d’autres. C’est-à-dire que les travaux doivent s’accorder avec différents corps de métier.

Prenons le couple plombier-électricien comparable au couple PS – Vert en politique. Si vous séparez le plombier de l’électricien, vous avez toutes les chances de vous retrouver avec deux réseaux incompatibles, des saignées et des trous dans tous les sens, des retards de chantier et en définitive un gros mal de tête. Le pire qu’il puisse vous arriver est que le plombier lâche l’électricien en vous assénant qu’il n’a pas besoin d’électricité pour terminer le chantier. Heureusement, chez moi, le plombier et l’électricien forment une même équipe.

Et là, je me suis pris à rêver, pourquoi mon parti socialiste ne voit pas dans les Verts, cet allié naturel, son alter égo sans qui tout chantier de transformation sociale dans notre pays ne peut se réaliser. La gauche se pense plurielle, sinon on va voir ailleurs. J’ai donc politiquement et publiquement exprimé mon désaccord sur le non-respect de nos accords départementaux avec les Verts sur le sixième canton. Au lendemain d’un cinglant rapport de force (10 % contre 20 %) sur le département et à quelques mois d’une élection régionale qui va s’avérer extrêmement difficile. Avec une morgue et une condescendance sans pareille, l’instance exécutive de la Fédération 06 a jugé que les Verts ne pouvaient gagner ce canton et qu’il valait mieux présenter un candidat. Quel message envoyons-nous à nos amis Verts ? Le plombier venait de lâcher l’électricien, et ça c’est pas bon du tout, vraiment pas pour la poursuite du chantier. Les décisions unilatérales ne font pas bon ménage avec le travail d’équipe.

C’est pour cela que j’ai décidé d’être loyal aux accords passés par mon parti avec les Verts en soutenant Vincent Péchenot comme candidat de la gauche sur le sixième canton.

La déliquescence de mon parti arrive à son paroxysme, tant au niveau national que local. Nous avons perdu notre électorat populaire et maintenant les bobos, mais que va-t-il rester à mon parti ? Au-delà de la déliquescence nationale du parti, n’est ce pas là le résultat d’une “guérinisation” locale du parti qui me frustre d’un débat flamboyant entre militants et citoyens ?

Ce qui est sur, c’est qu’aussi bon soit-il, un plombier ne pourra jamais remplacer un électricien. L’électricité, c’est sérieux. On ne fait pas passer les fils dans des tuyaux d’eau pour remplacer l’air d’une pièce d’habitation.

- A part ça, dans Le Monde, que de bonnes nouvelles. Ce qu’on savait déjà: “L’Irak gangréné par la corruption” (Le Monde). “Etats-Unis : rapport accablant à l’encontre d’UBS” (Le Monde). Ce à quoi on s’attendait: “Sévère chute des Bourses asiatiques, recul des européennes” (Le Monde). “Air France en proie à de sérieuses turbulences” (Le Monde). “L’échec de l’évaluation des ministres, ou les limites de la culture du résultat” (Le Monde). “Le chômage des jeunes fait craindre une “génération perdue” au Royaume-Uni” (Le Monde). Enfin,“En Allemagne et en Suisse, le travail dominical fait également débat”(Le Monde).

- “Les Thibault et compagnie, c’est juste bon qu’à frayer avec le gouvernement, à calmer les bases”‘. NouvelObs.

- “Le nombre d’actes de violences contre les personnes a grimpé de 4,34% entre août 2008 et juillet 2009 par rapport à la même période de douze mois précédente, alors que les vols ont atteint un niveau historiquement bas”. NouvelObs . “Néanmoins, en confirmation de la tendance générale des atteintes aux personnes, les vols commis avec violences augmentent de 4,83% (111.149 contre 106.032) pour une légère baisse (-0,30%) des vols sans violences”. Et les dépôts de plainte sont rendus plus difficiles par la disparition des commissariats de proximité.

- Le CD audio, espèce en voie de disparition. Rue 89.