En 1973, fruit du travail conjoint et complice du graphiste Guy Peellaert et du journaliste Nik Cohn sortait « Rock dreams » un livre décrit alors par le Los Angeles Times comme « de la musique pour les yeux ».
De Dylan prostré au fond d’une limousine à Mama Cass à poil dans la position du lotus à Creeque Alley, des Beatles coursés par les flics dans strawberry fields jusqu’à Eddy Cochran reluquant les filles déambulant dans Main Street, les chromos du bruxellois lestés des courts textes du critique rock demeurent dans l’esprit de tous comme la plus belle galerie des mythes du rock avec son lot de lumière et sa cargaison d’ombre. Les images de Peellaert respirent en effet plus la déprime et la mort que les paillettes. Jerry Lee Lewis, bourré, éclusant sous la pluie sa énième bouteille de whisky, Johnny Cash derrière les barbelés, James Taylor cuvant alors que Carole King passe la serpillière, Janis Joplin avachie sur son lit, Ian Anderson en vieux satyre, scène de crime avec ce pauvre Sam Cooke, Donovan paumé sur la colline d’une décharge, constituent le petit peuple de la légende du rock. Un rêve aux accents de cauchemard. On le sait, Guy Peellaert s’en est allé en novembre 2008 laissant derrière lui une œuvre exceptionnelle. Sa dernière série, consacrée à la pop belge restera inachevée mais jusqu’au 28 septembre prochain la Fondation Dina-Vierny propose une exposition intitulée « Bye Bye, Bye Baby, Bye Bye » bel hommage à l’artiste disparu. Encore donc un tout petit mois pour aller la visiter.
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>Guy Peellaert, « Bye Bye, Bye Baby, Bye Bye »
Fondation Dina Vierny – Musée Maillot – 61 rue de Grenelle, Paris 7ème arrondissement.
Jusqu’au 28 septembre 2009
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>Guy Peellaert, « Bye Bye, Bye Baby, By Bye »
Fondation Dina Verny,…