Film à sketches autour du Dr Apfelglück, psychiatre peu régulier qui s’amuse de ses cas les plus tordus.
Co-réalisé par Alessandro Capone, Stéphane Clavier, Mathias Ledoux, Hervé Palud et Thierry Lhermitte, ce film sorti en 1991 rassemble une quantité d’acteurs comiques, mélangeant joyeusement les grandes « familles» de la comédie française.
Fortement daté, fait de bric et de broc, ce film est, comme la plupart des films à sketches, fortement inégal, et si on a plaisir à revoir certains visages aujourd’hui disparus (Ticky Holgado, Jacques Villeret, Jean Yanne… ), il est quand même difficile de ne pas avouer que l’entreprise est quand même assez poussive dans l’ensemble, à commencer par ce fameux personnage du Dr Apfelglück, interprété par Thierry Lhermitte, dans l’une de ses performances médiocres et paresseuses qu’il sait si bien fournir depuis les années 90.
On a donc une première séquence s’amusant avec le style horrifique et parodiant Psychose au passage, plutôt amusante même si inaboutie, avec Jacques Villeret et Ticky Holgado.
Puis on enchaîne sur une séquence sur un tournage italien, avec accessoiristes incapables et acteurs qui s’épuisent (Daniel Gélin, Véronique Genest). Quelques détails sont bien vus, mais on est loin de Ça tourne à Manhattan et l’humour est assez inégal.
La troisième séquence est clairement ma préférée : elle se déroule sur le plateau d’un jeu télévisé, animé par Alain Chabat et Zabou Breitman. Tout se passe bien, dans l’hystérie la plus complète, typique de ce genre d’émissions, jusqu’à ce qu’un personnage odieux, raciste et agressif, fasse son entrée et se révèle être un candidat redoutable, impossible à détrôner. Zabou Breitman est particulièrement drôle en potiche chantonnante et Roland Giraud s’amuse comme un fou dans le rôle de l’ignoble Leberk (prononcez « le beurk» ) ; Dominique Lavanant est aussi très drôle en productrice gênée (j’aime beaucoup sa façon de décrocher le téléphone quand Leberk vient de dire une horreur à l’antenne).
On passe ensuite à une séquence rapide et absolument ratée autour de Gérard Jugnot, lui-même assez mauvais, et de lunettes pour voir les gens tout nus.
Enfin, la mort du Dr (non non, ce n’est pas vraiment un spoiler, je vous assure) nous entraîne dans une séquence dans un paradis au fonctionnement bien particulier, où seul Michel Blanc en faux gourou réussit à nous arracher un sourire.
Chaque participant à ce film a fait plusieurs comédies largement au-dessus de ce film et y a été trois fois meilleur. Mais malgré tout, il y a dans tout cela une bizarrerie assez unique et quelques perles qui surnagent.