RSTA,le bordel (suite et pas fin)

Le 22 juillet dernier, Le Pirate, sous le titre "Le grand bordel du RSTA", vous contait l'histoire de Matthieu, livreur de Bras-Panon, qui courait après son RSTA. Après avoir envoyé tous les papiers demandé, las d'attendre une réponse, il s'était connecté au site officiel du gouvernement. Ne voyant rien sur les dates des versements, il a appelé le numéro indiqué sur le site (0800 825 825). Au bout du fil, une fonctionnaire désolée lui a répondu que c'était "tellement la pagaille" qu'on était absolument incapable "de donner une date de versement". Depuis, Matthieu, comme des dizaines de milleirs d'allocataires, n'a toujours pas eu son revenu supplémentaire. Entretemps, on lui avait promis que tout serait réglé au 10 août. Au 17 août, toujours rien. Et la date butoir est le 31, au risque pour le bénéficiare de perdre les trois mois de RSTA auquel il a droit. L'info du Pirate étant passée inaperçue des médias, on est contents de voir qu'un papier du Jir en date du 15 août, signé Séverine Dargent, la confirme :
"Au total, donc, 13 501 Réunionnais sont entrés de manière effective dans le dispositif. Ce qui en laisse encore, selon les estimations des autorités, aux alentours de 100 000 sur le carreau… Comment est-ce possible ? Pour la préfecture et la Caisse générale de Sécurité sociale (CGSS), la réponse est tranchée. Dossiers mal remplis, incomplets, pas renvoyés… Ils l’ont assuré lors d’une conférence de presse, le 30 juillet : si on dénombre aussi peu de versements, c’est la faute des bénéficiaires potentiels qui n’ont pas ou mal complété leur formulaire de demande du RSTA. Pourtant, les témoignages affluent, de petits salariés qui disent avoir rempli correctement les formalités administratives et pourtant, n’ont reçu aucun versement ni aucun retour de courrier ou appel téléphonique."
En fait, Rien qu'à Bras-Panon, une vingtaine d'allocataires nous ont confirmé être en attente. Et nous ont montré la photocopie de leur dossier, correctement rempli. Un coup de fil au fameux numéro spécial nous a en outre appris qu'aucun suivi informatique spécifique n'avait été mis en place pour gérer les dossiers des centaines de milliers de Domiens éligibles au RSTA. "A cause de l'urgence de la procédure". Ceci explique peut-être cela. Dans deux semaines, la préfecture nous expliquera sans doute encore une fois que si les bénéficiaires potentiels du RSA ont perdu tous leurs droits, c'est parce qu'ils ne savent pas écrire...

François GILLET