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Propos suggestifs

Publié le 15 août 2009 par Alain Hubler

HeelsOr donc, un certain René Kuhn, futur ex-président de l’UDC de la ville de Lucerne n’a rien trouvé de mieux que de s’épancher sur son blogue et de disserter sur tout le mal qu’il pense des femmes suisses – de gauche surtout – et tout le bien qu’il pense de celles des pays de l’Est.

Quel imbécile !

Bien évidemment, la section UDC s’est empressée de se débarrasser de ce balourd qui, pour un motif bien futile, risquait de ternir – est-ce encore possible ? – inutilement l’image du parti qui se revendique fièrement, mais abusivement, de la « qualité suisse ».

Question d’image et de cohérence. On peut bien, la bouche en cœur, affirmer haut et fort ses attaches à la patrie, aux valeurs et à la famille avec la femme au fourneau, mais pas question de se mettre à dos la moitié de l’électorat potentiel parce que les hormones d’un obscure élu local perturbent ses neurones.

Bref, le René a gaspillé bêtement des cartouches que l’UDC gardait pour de meilleures occasions. Suite logique : direction la déchetterie politique pour tri, recyclage et élimination.

Je ne me serais pas donné la peine d’écrire ce petit texte si cette « affaire » estivale ne faisait pas remonter des limbes de mon cerveau une flatulence très similaire de la radicale Fabienne Guignard. Une exquise personnalité du grand vieux Parti qui tient la considérable rubrique « Frivolité essentielles » de la vénérable Nouvelle Revue.

Un jour, la dame se rend compte qu’une presque homonyme lui fait de l’ombre et « os[e] ainsi entrer dans [sa] sphère privée et fausser [son] pressbook » simplement parce qu’elle a le malheur d’exister, d’avoir des opinions différentes des siennes et de les exprimer. Quel culot !

Du coup, Madame Guignard enquête – Google est son ami – et découvre que celle qui lui bouffe son espace vital et médiatique ne lui ressemble pas :

Elle a de longs cheveux gris, une barette (sic) et franchement, je ne la vois pas écrire « Frivolités essentielles » et s’extasier des belles jambes de Dominique. Ni même apprécier la bonne cuisine, car cette Fabienne-là est maigre comme un clou et ne porte ni lunettes noires Gucci, ni talons hauts, ni robes fluides qui soufflent dans le vent, ni même de cols en renard. Non, elle porterait plutôt des chaussures orthopédiques ou tout au moins plus confortables que des escarpins vernis de neuf centimètres. Mais pour le glamour, elle peut repasser.

Entre la description kuhnienne des femmes « épouvantails à moineaux » qui sont « vêtues de guenilles » et la description guignardienne d’une femme, la différence est ténue. Très ténue.

En fait, cette différence tient uniquement au fait que Fabienne Guignard suggère, évoque à demi-mot et sous-entend sans vraiment affirmer. Si la forme paraît plus fine, le fond n’en est pas moins tout aussi lourd.

Mais d’où vient ce formidable vernis finesse ? Tout simplement du fait que Mme Guignard est à la tête d’une entreprise de communication personnelle et de Feng Shui (pub !) dans le cadre de laquelle elle donne vend des conseils de tenue vestimentaire, de comportement et surtout, surtout, de savoir-vivre.

Dommage que René n’ait pas fait la connaissance de Fabienne, ils auraient pu faire un beau couple et, grâce à ses précieux conseils, il aurait peut-être évité le lynchage médiatico-politique.


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