La crise refait fleurir les potagers. Les raisons de cet engouement ne se limitent pas au pouvoir d’achat et au prix des fruits et légumes. Prendre l’air et se détendre, manger sain (bio même), et par la même occasion, faire des économies substantielles, c’est excellent pour le moral et pour le porte-monnaie.
Sur 40 m² vous pourrez récolter l’équivalent de 920 euros de légumes achetés au supermarché, selon Velt, l’Association pour la vie écologique et le jardinage. Aux Etats-Unis, le kit "Money Garden" fait de nombreux adeptes en assurant qu’acheter pour 50 dollars de graines et d’engrais permet de récolter l’équivalent de 1.250 dollars de légumes achetés au supermarché. Si les évaluations sont nécessairement hasardeuses, une chose est sûre, un potager est de toute façon très rentable.
Jardin, lopin de terre, balcon...
Avec le retour des beaux jours, les jardineries sont prises d’assaut. Le Belge a toujours consacré un budget conséquent à son jardin : 48% dépensent entre 100 et 300 euros par an, selon une étude de Bexpertise menée pour le compte de la Fedis. Mais désormais, les clients sont de plus en plus nombreux à renoncer au tout ornemental et à "détourner" quelques mètres carrés de parterres fleuris au profit des cultures potagères.
En ville, les lopins de terre loués pour une poignée (ou quelques dizaines) d’euros sont pris d’assaut. Les listes d’attente s’allongent sans cesse. D’ailleurs, nombreux sont ceux qui prolongent le plaisir en y organisant des barbecues, des apéros ou des pique-niques après l’effort ! En Grande-Bretagne, où 100.000 personnes sont inscrites sur une liste d'attente pour obtenir un lopin de terre de l'administration, certaines entreprises font ce cadeau à leurs salariés.
Vous n’avez pas de jardin ? Pourquoi ne pas faire pousser des plantes/herbes aromatiques sur votre appui de fenêtre, un petit plan de tomates, des oignons et quelques salades sur votre terrasse ou votre balcon ?
Investir
Cultiver un potager, suppose un petit investissement de départ, qui devrait être rapidement rentabilisé. L'Association Velt évalue l’achat de semences, plants, engrais, outils et autres à 182 euros. Les jardineries et certaines grandes surfaces, proposent une impressionnante variété de graines et semences de légumes dont le prix oscille généralement entre 1,50 et 5 euros par sachet. Salades, courgettes, choux, carottes, tomates, potirons, radis, cressonnette… Il y en a vraiment pour tous les goûts. Des variétés de légumes oubliés reviennent par la même occasion dans les assiettes. On (re)découvre la tomate noire de Crimée, le topinambour, les courges, les bettes. Tout bénéfice, au passage, pour la biodiversité.
D’après un coup de sonde effectué en 2008 par la "Dernière Heure", le plant de tomates se vend à 1,40 euros, pour un rendement moyen de 2 à 5 kilos. Il faut débourser 2,25 euros pour 15 pieds de céleri ou salades à repiquer. Faites le compte, cela revient à 15 cents par pièce. Avec un paquet de graines de haricots, vous pouvez espérer 20 kilos de récolte. Il vous en coûtera entre 50 cents et 1 euro le kilo.
Un paquet de graines de concombres s’achète entre 1,75 et 1,80 euros, soit le prix de deux ou concombres en grande surface, selon la saison…
S’investir
Votre potager ne donnera le meilleur de lui-même que si vous lui consacrez du temps. Vous ne pourrez vous contenter de semer ou de planter. Cultiver c’est aussi préparer le terrain, entretenir, arroser, mettre de l’engrais, chasser les nuisibles, enlever les mauvaises herbes. Et puis, récolter, laver, cuire, et conserver (éventuellement surgeler) sa production. Cela prend du temps.
Pour une bonne gestion de la production et des stocks, faites en sorte que tous vos légumes n’arrivent pas à maturité au même moment. Etalez les semis et les plantations, soyez attentifs aux délais de récolte. Les haricots peuvent déjà donner une nouvelle récolte quelques jours seulement après la première ! Un seul plan de courgettes donnera des légumes chaque semaine en pleine saison. Et une fois trop grosses elles deviennent immangeables. Informez-vous pour éviter de planter à tort et à travers.
Malgré tout le soin que vous lui apporterez, la production de votre potager sera partiellement tributaire de la qualité de la terre et des caprices de la météo. Elle peut donc sensiblement varier d’une année à l’autre.
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