Le Jamaïquain Usain Bolt, champion du monde du 100 m et tenant du nouveau record, le 16 août 2009 à Berlin
Pourtant, ce chrono, qui améliore ses 9 sec 69 réalisés en s’amusant aux Jeux de Pékin, ressort presque de l’ordinaire pour l’extraordinaire Caribéen, âgé de bientôt 23 ans, habitué à battre les records et à repousser dans cesse les limites du possible.
Le triple champion olympique (100/200/relais 4X100), qui avait gagné sa demi-finale au ralenti en 9 sec 89, est désormais aux frontières de la vitesse que la science a fixées pour un humain, autour de 9 sec 50.
Et son nouvel exploit, il l’a réussi dans l’enceinte même où, il y a 73 ans, le légendaire Américain Jesse Owens avait conquis les trois médailles d’or du sprint aux Jeux 1936, avec en sus la longueur.
Il y a quelques jours, en présentant l’affiche reine de la 12e édition des Mondiaux, l’Américain Tyson Gay, 2e dimanche en 9 sec 71, soit le nouveau record US, avait estimé que le vainqueur de ce dimanche 16 août pourrait être considéré comme le plus grand sprinteur de l’histoire.
Le sprinteur du Kentucky, triple champion du monde en 2007 à Osaka (Japon), pourra toujours dire que Bolt était hors catégorie. Désormais deuxième performeur de l’histoire, le sprinteur du Kentucky a été le seul à résister, à 13/100 (9.71), le même écart qu’il a infligé au médaillé de bronze, le Jamaïquain Asafa Powell (9.84).
Désormais libéré de l’angoisse de la victoire à tout prix, Powell a enfin réalisé dans une grande compétition une performance en rapport avec son potentiel.
Auteur d’un bon départ au couloir 4, Bolt n’a pas relâché son effort, contrairement aux Jeux, s’assurant par quelques coups d’oeil sur sa droite de la position de Gay.
“Je n’ai pas voulu chercher d’excuses avec ma blessure aux adducteurs. J’ai fait tout ce qui était prévu en donnant 100 %. Depuis cet été, je vous répète que Bolt peut courir aussi vite. Je suis content pour lui”, a déclaré le vaincu, très sport.
La supériorité de Bolt lui laisse peu d’espoir de revanche, sur 200 m. A Osaka, le champion de Lexington avait devancé Bolt, encore un peu vert, sur le demi-tour de piste.
Tout à leur bonheur, les compère jamaïcains se sont ensuite essayés à un nouveau pas de danse, en cadence avec les applaudissements du public qui avait eu manière à s’échauffer avec les médailles d’argent de Nadine Kleinert (poids) et de Jennifer Oeser (heptathlon).
Une explosion avait d’abord salué le jet à 20,06 m, au premier essai, de Nadine Kleinert, qui mettait l’Allemande devant la favorite néo-zélandaise Valerie Vili.
Au troisième essai, la lanceuse de Magdebourg s’était même améliorée à 20,20 m. Mais, entre temps, la championne olympique et du monde avait rétabli la hiérarchie avec 20,25 m. Avant d’assommer ses adversaires au 5e essai (20,44 m).
Les spectateurs ont follement encouragé Oeser dans l’ultime +fatigue+ du 800 m, quand la jeune femme a chuté avant l’entame du second tour, se lançant à la poursuite de ses adversaires pour donner une autre médaille d’argent à la Mannschaft. En tête depuis l’épreuve d’ouverture du 100 m haies, la Britannique Jessica Ennis était bien l’athlète la plus complète, avec en conclusion la victoire sur le double tour de piste.
A sa manière, la marcheuse Olga Kaniskina avait gagné en début d’après-midi avec presqu’autant de désinvolture que l’illustre Jamaïquain, confirmant la supériorité de l’école russe, déjà en évidence la veille, sur la même distance du 20 km, avec Valeriy Borchin.
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