Chronique d'un lecteur en vacances - Episode 1 : Les aventures de Boro, reporter photographe

Par Sammy Fisher Jr
Je lis beaucoup. Enfin, beaucoup, beaucoup, tout est relatif. Disons plutôt pas mal. En quantité. Un peu plus que la moyenne de mon entourage. Mais sans doute pas assez au regard de la liste toujours renouvelée de livres à lire. Mais si il est une saison où je peux m'adonner à cette activité dans toute son ampleur, c'est bien l'été. J'aime beaucoup lire pendant les vacances. C'est vraiment le moment de l'année qui se prête le plus à cette activité : plus de travail, plus d'ordinateur, de longues plages (de temps et de sable) pour bouquiner assis, couché, debout (pourquoi pas) ou dans l'eau (déconseillé).
A ce titre, la saison 2009 a été particulièrement productive. C'est pourquoi j'ai pensé en faire ici-même un petit compte-rendu, en un ou plusieurs épisodes.
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Blèmia Borowicz ("Blèmia pour le prénom, Borowicz pour le nom, Boro pour la signature") a un sale caractère, une jambe foutue et la canne qui va avec, mais ce sont ses seuls points communs avec Grégory House. Lui, son style à la ville c'est plutôt sosie romanesque de Robert Capa, avec Leica en bandoulière, nom compliqué (Endre Ernő Friedmann pour le modèle), origine hongroise et pseudo en quatre lettres.
Lui aussi fondera sa propre agence quand il sera riche et célèbre ; je le sais parce que c'est explicitement dit dans le roman. C'est un peu dommage : le suspens en est drôlement limité. La série complète doit faire quatre ou cinq tomes, je ne sais plus trop, mais on sent bien que les auteurs savaient déjà dès le premier comment tout cela se terminerait. Ce qui est plutôt logique en soit, je ne conteste une louable volonté d'organisation dans le travail, mais les auteurs ne jouent pas le jeu du roman, ils oublient que le lecteur peut aussi aimer avoir des surprises.
Autres détails chiffonnants : ils savent ce qu'il va se passer et savent que le lecteur le sait aussi, d'où des annotations du genre "Nous sommes le 29 janvier 1933. A Berlin, se joue le sort du monde libre." Eh bien moi, quand je lis un roman à prétention plus ou moins historique, j'aime bien faire comme si je ne savais pas comment l'Histoire, la vraie, s'est passée. Un peu comme dans Vingt ans après, quand les trois mousquetaires qui en vrai sont quatre mais ne nous égarons pas, veulent sauver Charles 1er d'Angleterre du billot : on y croit jusqu'au bout, et pourtant, on sait comment ça finit...
En outre, il y a trop de clins d'oeil, trop de personnages plaqués au détour d'une phrase pour créer une ambiance années 30 : Joséphine Baker, Kiki de Montparnasse, Foujita... Dumas utilisait aussi des personnages historiques, mais avait le bon gout de les laisser dans leur jus.
Heureusement, l'histoire est prenante, et fait oublier, après quelques chapitres, certains passages inégaux, probablement dûs une écriture à 4 mains : une histoire d'amour presque impossible, un gentil photographe intrépide, de méchants nazis et une organisation secrète dont je n'ai pas bien saisi l'utilité au final...
Heureusement, je suis bon public, aussi lirai-je la suite un de ces jours, mais pas dans l'immédiat. J'ai d'autres suites à lire dans un premier temps.
A suivre !
Au menu :
- La dame de Berlin
- A la croisée des mondes : Les royaumes du nord
- Le capitaine Alatriste
- Belle du seigneur
- Vacarme dans la salle de bal
- Gros-Câlin
- La ballade du café triste
- La jeune fille à la perle
- La coeur à la craie
- Les gens