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Placez-vous devant un miroir et… pincez-vous ! Avez-vous remarqué que les traits de votre visage se sont crispés ? Eh bien sachez que vous venez de faire face à votre douleur en… souriant ! C’est ce qu’on appelle le sourire de la douleur.
«Le sourire véhiculé par une joie ou par une douleur est traduit sur notre visage par les mêmes mouvements musculaires faciaux», explique Miriam Kunz, chercheuse au centre de recherche de l’Institut universitaire de gériatrie de Montréal, et qui a mené cette étude en collaboration avec l’Université de Bamberg, en Allemagne.
Le sourire de la douleur, tout comme celui du bonheur (dit sourire «vrai»), est composé de la contraction du muscle zygomatique majeur, qui nous fait relever notre lèvre, et du muscle obicularis oculi, qui nous fait plisser les yeux. Outre ces similitudes, les contractions musculaires sont plus brèves lors d’un sourire de la douleur.
Un mécanisme d’auto-défense
Mais alors, pourquoi un sourire se dessine sur notre visage quand on a mal ? «On ne connaît pas encore le mécanisme sous-jacent du sourire de la douleur, mais grâce à des études basées sur l’émotion, on a pu observer qu’on esquisse aussi un sourire — de la douleur — en réponse à des images dégoûtantes, ou en évoquant un événement triste».
Deux hypothèses ont été émises pour expliquer ce phénomène. La première est d’ordre «intrapersonnel». On sourirait pour évacuer l’émotion négative accumulée en nous lors d’un épisode pénible. D’ailleurs, une autre étude a montré que plus on sourit face à une vidéo d’horreur, plus le stress émotionnel diminue. La seconde est d’ordre «social»: pour rassurer nos proches sur notre état physique, notre sourire traduirait un «c’est pas si grave» ou «ça va aller».
Le sourire est-il alors un mécanisme d’autorégulation d’un stress subi ? En d’autres termes, on essaierait de se convaincre soi-même en souriant qu’on peut faire face aux situations difficiles. Il a, d’autre part, été prouvé que «le sourire “vrai” nous rend plus heureux» face à l’adversité. Alors, conseil du jour en ce temps de «crise»: n’économisez pas vos sourires !