Un coup de gueule du chef et ça file droit. Il aura suffit que Nicolas Sarkozy réunisse les parlementaires UMP pour leur expliquer l'ouverture pour que le parti majoritaire, qui jusqu'ici était pour le moins sceptique sur cette tactique, l'approuve en définitive à 81%. Face à un tel score, on comprend que Jean-Pierre Raffarin se sente obligé de se féliciter : "merci à l'UMP de montrer sa vitalité, son ouverture d'esprit mais en même temps ses convictions". C'est vrai qu'à côté du PCUS, l'UMP est un modèle de démocratie et de liberté d'expression…
Heureusement entre deux phases de débat intense, les cadres de l'UMP ont eu droit à de belles tranches d'autosatisfaction servies par François Fillon qui leur a assuré que contrairement au "scepticisme du microcosme", qui décrit "des tensions au sommet de l'Etat et des tensions dans la majorité", "le tandem fonctionne, et il vous salue bien !". Le Premier ministre a également rendu grâce au talent et au génie du président de la République en louant rien de moins que "la légitimité exceptionnelle dont bénéficie le président de la République, l'engagement personnel de Nicolas" qui "est branché sur le haut débit quand ses prédécesseurs passaient encore par l'opératrice". C'est une bonne chose que François Fillon soit autant en admiration devant Nicolas Sarkozy parce que désormais le petit-déjeuner hebdomadaire des dirigeants de la majorité qui se tenait traditionnellement à Matignon aura désormais lieu "régulièrement" à l'Elysée. Bref François Fillon doit être comblé puisque son poste, qu'il souhaitait lors de sa prise de fonction voir disparaître, perd chaque jour un peu de consistance…
Outre son amour pathologique pour la lumière des caméras, Nicolas Sarkozy a une autre raison de vouloir priver son Premier ministre d'espace politique : dès que ce dernier ouvre la bouche, il déclenche une polémique par ses propos provocateurs et/ou à l'emporte pièce. Ainsi après avoir notamment promis la mise en place de la TVA sociale, puis avoir affirmé que la réforme des régimes spéciaux de retraites était déjà bouclée, ou encore avoir annoncé que la France était en "faillite", il qualifie désormais les tests ADN de "détail, masquant l'essentiel" du projet de loi sur l'immigration. De deux choses l'une, soit c'est une erreur de comm et certains de ses conseillers feraient bien de penser au plus vite à une reconversion, soit il est sincère et dans ce cas on comprend que le président de la République cherche à faire taire cet homme de droite vraiment trop "décomplexé"…
Mais au niveau dérapage oral plus ou moins volontaire, la palme revient à Rachida Dati, invitée dominicale du cire pompes en chef de l'ORTF, Michel Drucker. Jouant à fond la carte de la Cosette beurette, la garde de Sceaux a tenté de faire pleurer dans les chaumières en affirmant : "de là d'où je viens, on n'achète pas les diplômes et de là d'où je viens, on a intérêt d'être très honnête et de ne jamais tricher, ne jamais mentir, parce que si on le découvre, vous le payez très cher. La deuxième chance, vous ne l'aurez pas. Si une fois que vous êtes un peu arrivée, on doit encore vous suspecter, alors que doivent penser ceux qui ont commis des erreurs ou ne s'en sont pas sortis? Eux sont condamnés de manière définitive". N'est-ce pas là justement le sort qu'elle réserve aux récidivistes avec
sa loi ???