Pour qu'un député UMP demande un moratoire sur la baisse de la TVA dans l'Hôtellerie-restauration, c'est qu'il y a le feu au lac. Ils sont, en effet, bien peu nombreux les professionnels qui ont baissé leurs prix après la réduction du taux de TVA (au 1er juillet) puisque la baisse calculée par les services du ministère avoisinerait en tout et pour tout un et quelques pour cent. Une misère.
Nous étions nombreux à être dubitatifs à l'égard de cette mesure promise par Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy. Si ce dernier a obtenu de l'Union européenne qu'elle accepte la baisse de la TVA de 19,6 % à 5,5 % c'était pour que les prix baissent, que les professionnels embauchent et qu'ils investissent. Au lieu de cela, on constate simplement qu'ils ont accru leur marge nette.
Le bénéfice électoral de l'UMP ne sera sans doute pas nul auprès de ces professionnels qui votaient déjà majoritairement à droite. Mais dans l'opinion, leur image en prend un coup. On ressent cette baisse de la TVA comme un cadeau supplémentaire fait à une branche professionnelle déjà peu regardante sur les salaires ou sur la durée du temps de travail. Dans le milieu de l'hôtellerie-restauration, les heures supplémentaires sont pléthore et, souvent, elles ne sont pas payées ni comptabilisées.
Le ministre Novelli a répondu au député UMP qu'il n'y aurait pas de moratoire et qu'une action de sensibilisation serait renouvelée auprès du secteur professionnel. Prenons rendez-vous dans six mois. Nous dresserons le bilan. Nous en serons au même point.