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Elus solidaires

Publié le 15 août 2009 par Malesherbes

Certaines informations peinent souvent à apparaître au grand jour. Etrangement, une nouvelle de cette nature, parue le mercredi 13 août sur le site de Bakchich, s'est manifestée le lendemain dans les quotidiens nationaux avant de figurer ce vendredi dans le 20 heures de France 2. Elle concerne des propos qu'aurait tenus le préfet Paul Girot de Langlade le 31 juillet à Orly lors d'un contrôle de sécurité. Comme ils ont été repris par les médias, je m'abstiens de les citer ici mais préfère revenir sur des incidents précédents qui, selon les dires de l'intéressé sur France Inter ce samedi, ne lui ont pas valu de condamnation mais témoigneraient d'une manipulation du MRAP.

En 2002, lors d'une réunion avec l'association départementale des maires, M. Girot de Langlade, alors préfet du Vaucluse, avait déclaré à propos des nomades : " Je n'ai pas de tendresse particulière pour ces gens-là. Ils vivent à nos crochets, de la rapine aussi, tout le monde le sait. [...] On a déjà trouvé des gens qui avaient huit comptes en banque au Luxembourg. Certains roulent dans des Mercedes que je ne peux pas me payer. Moi aussi, ça m'agace. "

Le 23 octobre 2002, lors d'une conférence de presse à Carpentras, il avait persévéré dans le même esprit : " Ces gens vivent d'escroquerie et de rapines, mais ce n'est pas une raison pour les pousser de place de village en place de village, ce n'est pas comme ça qu'on règlera le problème. Ce sont des gens qui roulent dans des voitures de luxe, qui ont des caravanes énormes et qui ne travaillent pas. On peut donc s'interroger sur les revenus de ces gens-là et je pense qu'il est de mon devoir de m'interroger sur : est-ce qu'il y a de la délinquance là derrière, oui ou non ? ". Il avait été publiquement désavoué le soir même sur France 2 par le ministre de l'Intérieur, Nicolas Sarkozy, et mis en examen pour " diffamation publique envers un groupe de personnes en raison de leur origine ou leur appartenance ou non-appartenance à une ethnie, une nation ou une race ". Le tribunal correctionnel de Paris avait relaxé le préfet en 2004, au motif que la plainte était mal formulée !

Arrivé le 23 mai 2006 comme préfet d'Indre-et-Loire, M. Girot de Langlade avait donné une interview à la Nouvelle République du Centre Ouest le 23 novembre. Les propos parus sont les suivants : " Ça m'agace. Il y a trop de gens du voyage sur l'Indre-et-Loire. On a été trop laxiste pendant trop longtemps. Ce département a fait beaucoup pour eux puisque l'on a 250 places d'accueil. [...] Il faut arrêter de se voiler la face. Chacun sait que, quand ils arrivent quelque part, il y a de la délinquance ". Le préfet avait été condamné le 13 septembre 2007 à 2.000 euros d'amende pour " provocation à la discrimination en raison de l'origine" et placé " hors cadre " par le Conseil des Ministres.

Il a fait appel du jugement, recevant le soutien de l'ensemble des élus de droite et socialistes d'Indre et Loire et de nombreux élus des départements qu'il avait administrés. Deux parlementaires de son département, Yves Dauge (PS) et Philippe Briand (UMP), avaient remis fin 2007 au Président de la République une pétition comportant près de 2.000 signatures. La 11° chambre de la Cour d'appel de Paris l'a relaxé le 25 juin 2008.

Question : ces honorables élus manifestaient-ils leur solidarité avec le patron de l'exécutif départemental ou avec ses propos ?


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