PARTIR
Un film de Catherine Corsini
Avec Kristin Scott Thomas , Sergi Lopez, Yvan Attal , Bernard Blancan ..
Synopsis
Femme de médecin et mère de famille dans le sud de la France, Suzanne (Kristin Scott Thomas), la quarantaine, semble très heureuse, mais l'oisiveté bourgeoise de sa vie lui pèse. Elle décide de reprendre son travail de kinésithérapeute qu'elle avait abandonné pour élever ses enfants et convainc son mari Samuel ( Yvan Attal) de l'aider à installer un cabinet. A l'occasion des travaux, elle fait la rencontre d'Ivan (Sergi Lopez), un ouvrier en charge du chantier qui a toujours vécu de petits boulots et qui a fait de la prison. Leur attraction mutuelle est immédiate et violente et Suzanne décide de tout quitter pour vivre cette passion dévorante.
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Partir
A priori rien que de très basique !, Deux hommes, une femme. Au moment où elle envisage un minuscule bouleversement dans sa vie : retravailler, ouvrir son propre cabinet de kiné, c’est un raz de marée interne qui va la submerger, un véritable tsunami de sa vie de famille.
Car Suzanne ne se cache pas, pas question de cinq à sept, hormis les toutes premières fois. Et c’est en pleine réunion de famille qu’elle crache le morceau. Laissant ainsi un mari meurtri, cisaillé dans son orgueil. Doublement atteint, quoi lui le chef de clinique influent délaissé au profit d’un simple maçon espagnol, homme de petits boulots.
L’infidélité amoureuse se double d’une trahison sociale, l’homme écume de rage et se rabaisse ainsi !
Déraisonnable Suzanne, amoureuse, éprise, grise d’une liberté enfin retrouvée, d’un zeste de folie, voire geste de folie !
Oui mais tout à un prix et quand l’époux saignant et revanchard bloque les fonds, les comptes on frôle presque la cata ! Quand la carte de crédit refuse un plein d’essence et que l’ex-bourgeoise va de voiture en voiture pour brader sa Cartier, voila Suzanne nouvelle pauvre qui in extrémis sauve les meubles ! Et Yvan lucide de lui indiquer qu’il n’est peut-être pas trop tard pour elle de renoncer. Mais suivront une succession de petits jobs épuisants pas romantique pour quelques sous …Et que germe chez Suzanne l’assurance qu’une part de ce qu’elle a laissé auprès de son mari lui revient, , ce qu’elle a contribué à amasser..Et qui aura cette idée folle, un jour de…Braver la loi…
Le film s’ouvre sur l’éclat d’un coup de feu, symbole menaçant, dénonciateur de drame, le film relate le parcours qui y conduit, qui en l’auteur, quelle en est la victime ?
Suspense vite oublié au profit de cette liaison qui éclot, entre la fragilité apparente de Suzanne et la force tranquille de Yvan et la menace d’un mari humilié mais puissant et malfaisant !
Catherine Corsini ose ! Qu’une femme de médecin délaisse celui-ci pour un manœuvre désargenté est plus qu’une femme de maçon lâchant ce dernier pour un médecin. ..Amour et promotion sociale!
Vous me direz l’amour se fout de tout. ..Peut-être ?
Voici un film porté par une Kristin Scott Thomas époustouflante, remarquablement dirigé, elle alterne fragilité, grâce et combativité. Son personnage semble revenir sur les traces de la jeune , très jeune femme qu’elle a été, pour y retrouver la force, la combativité et le courage de la jeune anglaise d’alors mais aussi son capital d’amour, quasi intact, mis en sommeil auprès d’un mari par trop directif !
Ce mari, Yvan Attal lui prête une barbe de deux jours et des yeux rougis ainsi qu’une mâchoire toute de fureur contractée, il ne veut, ne peut accepter de perdre, plus encore que de LA perdre !
Au milieu la force tranquille, Sergi Lopez, serein et un peu fauve. Légèrement en retrait du combat qui se déroule. Au milieu de cette partie d’échecs,( allusion gratuite à Joueuse) , où un roi et sa propre reine s’affronte, il est le fou, le joker, qui exécute. ..Oui ici ce jeu n’a pas de règles applicables !
J’étais, et le suis encore un peu circonspect, oui le film doit beaucoup au fabuleux trio ici présent avec une mention toute particulière et tendre à Kristin Scott Thomas, mais est-ce suffisant ?
Le film n’est pas censé ici traiter du coté pénal et procédurier du divorce, il n’ira pas jusque là…Alors !
Bon allons soyons bon joueur et disons que la fin me convient parfaitement…
On a parfois la justice que l’on se fait..No comment ! *
*enfin si des commentaires vous pouvez en laisser ..of corse !
Excessif.Com "..Partir n'a pas été conçu pour faire rêver. Au contraire, il cherche à transmettre une sensation de mal-être dans le but d'une prise de conscience. Riche idée que celle-ci. ......Par ailleurs, l'auteur propose une construction d'une très grande efficacité. L'oeuvre s'ouvre en fait sur un coup de feu. Et si l'identité de « l'assassin » ne fait aucun doute, celle de la « victime » reste encore floue. Suzanne a-t'elle tué son mari, ou s'est-elle donnée la mort par désespoir ? Le doute subsiste jusqu'à la fin, après un montage « flash-back »...
CritiKat.Com "..Où est la faille ? Nulle part. Suzanne est si complète… qu’elle en est lisse. Pourtant elle est l’élément moteur du film puisqu’elle est présente dans toutes les scènes. C’est son itinéraire qui construit Partir, dans le sens où la narration décrit le processus logique de son émancipation. Ni plus, ni moins : le rythme est lent puisque embarrassé de détails pas forcément essentiels. Ainsi, c’est l’action et la représentation des émotions (et non leur incarnation) qui importent, au détriment de la saveur intérieure des prises de conscience des personnages. Catherine Corsini ne craint pas les scènes faites d’un seul plan privé d’action, auquel le spectateur devra dégager sans mal son sens premier et unique..."
Le Monde.Fr - "Partir" : rien de nouveau sur le mari, la femme et l'amant