Le cycle de Kraven 1 ” la ligue des héros” posséde, une fois n’est pas coutûme, un quatrième de couverture soignée. Outre une description dorée du pédigrée de l’auteur à grand renfort de références de prix gagnés, un beau bandeau orange sur fond bleu donne une élogieuse citation de Bifrost. La “teaser” parle d’une histoire se déroulant en Angleterre, à deux époques différentes, où s’affronte un héros de l’empire britannique, Lord Kraven, et … Peter Pan !
Autant être honnête, j’ai failli jeter l’éponge en à peine une dizaine de pages. Le style d’écriture, la prise à partie du lecteur, des phrases un peu ronflante dénotant des persos caricaturaux… je voyais arrivé the Nanard, gros comme une maison. Et que dire de toutes ces références à la culture de la Perfide Albion qui ne me parlaient pas ! “C’est pas pour toi mon gars”, me suis-je dit. Et puis, non ! Un peu d’obstination, que diable.
Cela a payé.
Autant il a été difficile de passer cette mise en situation que tout d’un coup, on est happé dans le récit. En reconnaissant vraiment le lien avec la Ligue des Gentlemen Extraordinaires, en lisant “salle des dangers”, je me retrouvais en terrain connu. Parallèlement, j’ai soudain eu la sensation que le style s’allégeait alors que l’action se mettait en branle. Face à face héros / supervilains, gadgets, complots, politique,… et quelques explications sur l’irruption du Pays de Nulle Part dans la bonne Angleterre.
Et le bouquin fut descendu !
Le grand écart 1902 / 1969, la ficelle est peu grosse et les explications sont entendues. Mais la chute de ce tome 1… Elle m’a bluffé ! Je ne m’attendais pas du tout à un truc de ce genre. Je ne vous en dirais même pas un mot mais à elle seule, elle finit de donner à ce “la Ligue des Héros” un vrai succès. Au point que je n’hésiterai pas longtemps avant d’aller chercher le tome II.
Comme quoi, il est possible quand on en a le talent de jongler avec des références de la littérature et de les remanier avec brio !