Un « rapido » par Vance
Boulevard de la mort
Tarantino fait dans ce film l'étalage de sa maîtrise avec une grandiloquence qui frise le snobisme et l'autosatisfaction. Sur un scénario minimaliste, il tire en longueur des dialogues ineptes et pourtant fascinants (ceux-là même qui ont définitivement écœuré certains puristes alors qu’ils ont fidélisé des hordes de fans) pour nous balancer deux séquences anthologiques de bagnoles. Jamais les vrombissements des V8 survitaminés n'auront été aussi jouissifs : les lignes de basses sont tendues et vont titiller votre membrane cardiaque à travers tous vos os et tendons. Ca pète, vraiment. Néanmoins, deux heures pour en arriver là, c'est beaucoup trop : le format originel (celui comprenant les fausses bandes-annonces) est à privilégier, en espérant qu’il soit exploité ainsi.
Planet Terror
Là où Boulevard de la mort version longue était moyennement convaincant et très manipulateur, Planète Terreur assume complètement son statut, entre situations délirantes, humour bon enfant, gore drolatique et filles captivantes. Les personnages semblent cette fois sortis tout droit de vieux comics underground et caracolent allègrement sur une bande son pétaradante et par des dialogues parfois aberrants. La scène où Quentin Tarantino tente de violer Rose McGowan est proprement tordante, sorte de point d’orgue à une succession de séquences hallucinatoires et foutraques. Le plaisir pris en salles était quasi-absolu, même celui, complètement sadique et gratuit, d'annoncer à mon retour à ma fille que l'une de ses chanteuses préférées subissait un sort peu enviable...