Ou bien est-ce le rôti de porc de ce soir qui m'a particulièrement inspiré? Je ne saurais dire.
Si d'aventures un questionnement métaphysique s'empare de vous alors que vous venez d'avaler une bouchée d'un somptueux lard grillé, ne cherchez pas plus loin la source de votre illumination céleste. Dans le cochon tout est bon !
Ces considérations gastronomiques écartées, nous voici face à l'interrogation qui me tarabuste, voire me taraude comme dirait l'autre.
Pourquoi les hommes politiques français sont-ils tous si sinistres?
Je l'affirme haut et fort, les professionnels de la langue de bois française donnent l'étrange sensation d'être issus du même moule versaillo-bourgeois. Si, si, vous connaissez ! La raie sur le côté, la paire de lunettes qui donnent l'air sérieux mais pas méchant, le pull posé nonchalamment sur les épaules, etc. N'est-ce pas chers amis gaullistes?
Une espèce pas-du-tout-en-voie-de-disparition aux moeurs quelque peu étranges, observant un rituel migratoire tout particulier en période estivale. On peut en observer une forte concentration du côté du Morbihan, principalement le 15 août dans les parages de Saint Anne d'Auray. (Abstraction faite de la duplication incontrôlée de familles Le Quesnois, c'est une cérémonie que je conseille sincèrement, même aux non-croyants!)
Rapporté au monde de la politique, le polo faussement détente est délaissé pour un classique ensemble veste-cravate-pantalon à pince. Peu m'importe au final ces accoutrements s'ils n'étaient pas accompagnés d'une standardisation du comportement qui m'incommode.
Langage lissé et policés, l'homme politique français est sérieux, voire se prend au sérieux.
Même si beaucoup paraphrasent le bon vieux Georges en avançant que la politique est une chose trop sérieuse pour la confier aux seuls politiques, elle est de facto monopolisée par une caste uniformisée.
Je n'ignore pas qu'il s'agit plus que jamais d'
Ce qui m'incommode le plus est que finalement, l'être humain, et particulièrement les Français aiment ranger les individus dans des cases. Ça les rassure...comme si une personnalité pouvait se résumer à une profession, un rôle, un métier !
Un homme (ou une femme) politique, ça ne chante pas, ça ne fait pas l'acteur, ça ne fait pas rire (sauf si c'est au dépens du parti d'en face). Du moins, c'est ce qu'on voudrait nous faire croire si l'on en juge notamment par la candidature très crédible de feu Michel Colucci.
Pourtant ailleurs, ça marche.
Aux Etats-Unis, Ronald Reagan, Arnold Schwarzenegger. Au Royaume-Uni, dans une moindre mesure, Boris Johnson, dit "Boris le Bouffon" dont la coiffure illustre à merveille combien sa candidature à la mairie de Londres était...peu conformiste.
En France,nada. Discours convenu voire convenable. Il ne faut pas sortir des sentiers battus.
La faute probablement à un bipartisme exacerbé : l'émergence des nouvelles têtes est contrôlée par les deux monolithes en place. Dès lors, il faut entrer dans le moule...
Ce n'est qu'un exemple supplémentaire du pouvoir qui a été pris en otage par une caste qui ne vit que par le népotisme et le trafic d'influence. Elle ne nous ressemble pas.
C'est ce qui m'a toujours un peu freiné à me lancer dans une "carrière" politique.
Prisonnier d'une image, on ne peut être tout à fait soi-même.
Il est vrai que comme certains se sont construits une âme de geek comme mécanisme de défense, personnellement, c'était l'humour. Je suis aujourd'hui fort heureusement débarrassé de ce besoin de plaire. Il n'en demeure pas moins que l'humour fait partie de nous. Tout comme la musique, l'amour de la comédie, etc.
Aujourd'hui, la blogosphère permet l'émergence d'une réflexion citoyenne qui nous ressemble.
Exit les tristes sires qui nous servent de porte-parole, les français parlent aux français.
Je ne sais pas ce que vous en pensez mais personnellement ça plaît que l'on reconnaisse à un pilier de bistro l'aptitude à formuler des critiques politiques recevables.
Son succès est un plaidoyer pour une politique moins formatée !
Merci Nicolas et merci à la blogosphère !
PS: Allez faire un tour chez Disparitus, il nous révèle qu'aujourd'hui encore, aux portes de l'Europe, la censure, la vraie, celle organisée par l'Etat existe...encore une démonstration que l'on a bien tort de se coucher devant Poutine/Medvedev.