Vacances. Un mot qui sonne drôlement bien après des mois des mois d’exploitation de travail acharné. Dix jours en Corse, un véritable paradis. Seulement une idée me terrifiait : comment me connecter à Internet ? La fracture numérique, l’île déserte, la contrée perdue, bref, un non geek’s-land.
Ca n’était pas gagné d’avance. Autant chercher une prise téléphonique au sommet du Mont Blanc. J’ai pourtant eu la chance de me voir confiée une clé USB 3G+ de chez SFR, utilisant le réseau téléphonique mobile pour accéder à Internet. Le Graal, la cerise sur les vacances, le petit plus Periglioni. Voyons maintenant si cela a suffi à un geek comme moi.
Gourmandise numérique
Définissons mes besoins en vacances : je suis un utilisateur régulier d’Internet, ne sachant pas me passer de mes mails et des moyens de communications classiques (MSN, Twitter, Facebook, …). J’ai donc besoin d’une connexion à moyen débit, tournant autour d‘1 Mo de débit descendant histoire de surfer tranquillement, tout en téléchargeant de temps en temps de petites archives. Hors de ma vue jeux en réseau, vidéo et autres distractions futiles.
Sachez que l’utilisation de cette clé en P2P est interdite, toute comme est interdite l’utilisation de la carte SFR 3G+ dans un téléphone mobile. Ca tombe bien, je ne me sens pas l’âme d’un pirate pendant les vacances. Je ne sais pas si j’avais le droit de l’utiliser avec Skype et la VoIP mais je n’ai pas eu l’occasion de tester. Les vacances, c’est dans le silence.
Le retour du vrai plug & play ?
Je tiens à préciser que je n’ai installé cette clé que sur MacBook Pro. Oui, hérésie, fainéantise, sorcellerie et autre sacrilège, je ne pars pas en vacances avec toute la famille geek non plus. Et puis merde, on est “in” ou on ne l’est pas.
Deux coffrets. Le premier ne contient que la carte SIM et le code PIN de la clé. La mise en place de la carte dans la clé se fait en deux secondes, sans sortir de Saint Cyr. Bizarre, aucun autre CD à installer. C’est de la provocation ou du génie ? Seule solution restante : enficher la clé dans le MacBook Pro. Une fenêtre me propose d’installer une application, celle contrôlant la réception du réseau.
J’appréhende la moindre installation de logiciel, surtout si celui-ci est un logiciel que je qualifierais d’ultra propriétaire, style APN, camescope, scanner et tout autre tintouin technologique. Une peur qui se caractérise par une éruption cutanée lorsque je vois tout un bordel de logiciels apparaître sur ma machine, aussi peu pratiques à utiliser qu’à désinstaller.
Cette fois, à la manière d’une application Mac classique, l’installation se fait en quelques secondes, sans surprise majeure, à part peut-être la présence d’innombrables manuels d’utilisateurs, dans toutes les langues de la Terre. Je peux dorénavant chercher de l’aide en finnois, ça tombe bien je n’ai jamais cherché à m’y mettre.
Une fois cette application installée, je peux me mettre directement au travail après avoir entré le traditionnel code PIN. J’ai beau passer mes vacances dans une région complètement moyenâgeuse d’un point de vue technologique, je captais facilement la 3G depuis l’application, et cela en quelques secondes. Il fallait ensuite demander au gestionnaire de modem (?!) de mon MacBook de se connecter à ce réseau et dix secondes plus tard, je revenais au XXIème siècle, les odeurs de fromage corse et de coppa en plus.
Ensuite, pour les utilisations futures, plus besoin d’une quelconque manipulation à part pour rentrer le code secret de la clé, indiqué sur la carte jointe au pack. Cette simplicité faisait défaut en général sur ce genre de matériel.
Trouver le point (3)G
Sur le papier, le débit annoncé est de 3.6 Méga. Ouais, je n’y croyais pas trop mais bon, soit. Finalement, on se rapproche plutôt de 2 Méga en débit descendant, ce qui est très largement suffisant pour remplir les tâches annoncées plus haut. J’avais déjà eu l’occasion de tester une carte PMCIA de chez SFR il y a quelques années et je n’ai pas souvenir d’avoir eu un débit aussi élevé. Les révolutions dans le domaine du sans fil sont vraiment impressionnantes, espérons que les avancées dans le domaine du cancer du cerveau aussi.
D’un point de vue énergétique, il est indiqué dans la notice qu’il ne faut pas trop approcher la clé du corps. Au début, cet avertissement fait peur mais devient relativement compréhensible par le fait que la clé émet autant qu’un mobile en conversation. Viens coller ta tête ici, petit, viens.. La charge d’une batterie de MacBook Pro dernière génération tient environ 6 heures en utilisation offline basique : Pages, iTunes. Une fois le wifi activé, cette charge tombe à environ 5h. En utilisant cette clé, j’ai pu m’apercevoir que la charge en prenait un sacré coup. Adieux les 6 heures, bonjour le câble qui vous suit partout car je ne tenais jamais plus de 4h avec le vent dans le dos. Je m’y attendais pas mal, mais c’est assez rageant de voir une clé de 8cm consommer autant que la ville de Marseille un soir de match. Au final, c’est comme si on avait tout le temps le bluetooth activé.
J’ai aussi pu tester la clé en 2G. C’était trop beau, mais je ne pouvais pas capter la 3G partout en Corse. Là, c’était un peu la catastrophe. Regarder ses mails relevait plus d’une prise de tête qu’autre chose. Prévoyez Prozac et autres calmants, passez GMail en mode HTML et dîtes adieu à Youtube. Back in the 90’s. Concrètement, je peux comparer la 2G à du 33.3 kilos. Le rêve américain.
De la même manière, ne tentez pas d’utiliser la clé dans le TGV. Aucune technologie portable ne permet de passer d’un relais téléphonique à un autre sans coupure. Assez frustrant quand on sait que le public visé par son usage est friand de transport à grande vitesse.
D’un point de vue aspect/solidité, la clé n’est pas d’un rouge pétant comme on aurait pu le craindre de la part de SFR mais d’un blanc discret. Il faut cependant faire attention à bien enficher la clé dans le port USB sous peine de la voir perdre intempestivement le réseau. Rageant.
Sur la clé, une diode indique si le réseau est fixé ou pas. On aurait préféré que la diode clignote en fonction des données reçues, à la manière d’une carte réseaux. Histoire de faire mon grincheux, j’ai noté que j’ai du spécifier quelques fois à l’application Vodafone/SFR le réseau qu’il devait fixer. Il parait que l’on n’est jamais mieux servi que par soi-même.
J’ai vraiment été très surpris par la qualité de cette clé, sa simplicité, mais un conseil, vérifiez bien que votre région est bien couverte par la 3G, sinon vous faites une croix sur le XXIème siècle. Profitez-en, SFR fait des réductions sur l’achat de cette clé. Seul l’abonnement est exagérément dispendieux. Son usage premier est entièrement professionnel. C’est pour le moment un gadget de luxe pour le grand public. En attendant le WiMax ?