Oui, à bas les mûriers qui piquent, vous déchirent vos beaux vêtements sans se soucier qu'ils soient déjà griffés, et recèlent quantités de bêtes volantes ou rampantes, et en tous cas dégoûtantes ! ce qui fait qu'après une cueillette, vous en avez pour une semaine à vous gratter comme un hérisson pouilleux, hélas. Ce n'est pas très groovy, tout ça.
Oui, cette année, faisons fi des mûres, nous ne sommes pas masochistes, et passons au sureau.
Mais pas n'importe lequel. Si vous voulez consommer du sureau, choisissez-le NOIR. Car il existe deux sortes de sureau (et même plus, si on en croit cette passionnée), et l'un est toxique, alors que l'autre est comestible et même curatif.
Le sureau noir est facile à distinguer de son cousin pas bon : c'est un arbre. C'est à dire que si vous voyez les baies de sureau mais que la base de la branche n'est pas en bois, fuyez !!! Alors que, si les petits grains - dont je parlais hier - poussent sur de vraies branches en bois, vous pouvez y aller.
Il est trop tard pour fabriquer du sirop pour la toux avec les fleurs, puisque celle-ci nous régalent en avril de leur parfum sucré et de leur suave blancheur mousseuse. Mais il est temps de cueillir les grappes d'un rouge profond, presque noir - d'où le nom de "sureau noir " ? - aux ramures vieux rose ou bordeaux qui bordent nos chemins, dans l'indifférence générale.Pas difficile à récolter, le sureau : il suffit de tordre la tige qui porte la grappe, elle casse facilement, puis vous jetez le tout dans votre panier - ou votre sac Longchamp, si vous êtes BCBG intégriste. Attention, si elle est bien mûre, la grappe a tendance à délester, et les grains écrasés, ça tâche, on peut même en tirer de l'encre... si on y tient. Pas la peine de trier sur place, votre teint délicat risquerait de souffrir de cette exposition prolongée au soleil, vous égrènerez à la maison, à l'ombre, en sirotant votre petit darjeeling, sur un air de Rachmaninov, ABBA ou Beyoncé, si vous êtes R&nB à donf. Oui, bon, ça salit un peu les doigts, mais vous avez un robinet, chez vous ? NON ?
Ensuite, vous rincez, on n'sait jamais, dans un peu d'eau vinaigrée, vous mettez dans une bassine avec autant de sucre (et prévoyez-en pas mal, parce que le sureau, c'est vite ramassé et en un rien de temps, vous aurez réuni quelques kilos, si si je vous assure.)
Vous cuisez, vous passez, parce que c'est plein de pépins, malheureusement, un peu comme les mûres. Perso, je donne un petit coup de mixer dans la bassine avant de passer, ça aide.
Ensuite, un nouveau p'tit tour de bouillon, et hop, dans les pots !!!
Et en plus, c'est délicieux.
Une dernière bonne raison de ramasser du sureau ?
Personne ne le fait, à part vous ! Les gens le prennent pour de la mauvaise herbe ^^, ah, les bêtas ... Ainsi, vous passerez pour un(e) original(e)... que ne donnerait-on pas pour ça ?
Allez bonne chasse ! vous avez du temps : aujourd'hui c'est à la fois les vacances et un jour férié, double raison de fainéanter !
En prime, la recette de la confiture crue, par ma soeurette.