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BREWER, Gil

Par Krri

1922 - 1984

Biographie

Gilbert Brewer est né en 1922 à Canandaiga, Etat de New York, où il passe son enfance dans une famille modeste, le père écrit des nouvelles pour les premiers "Pulp magazines", payé au nombre de mots, et dépense une partie de l'argent ainsi gagné dans l'alcool. Dès l'âge de 9 ans, le jeune Gilbert qui voue une immense admiration à son père sait qu'il sera lui aussi écrivain, au grand dam de sa mère. Il quitte l'école très tôt pour travailler mais continue à s'instruire en lisant beaucoup, tous les livres qu'il peut trouver, ses préférences vont vers les ouvrages de William Faulkner. Mobilisé pendant la Seconde Guerre mondiale, il y passe trois années dont une partie en Belgique et en France, à Marseille; il est blessé au combat et quand il rentre chez lui, il perçoit une pension d'invalidité. Sa famille s'est installée à St-Petersburg en Floride pendant la guerre, il l' y retrouve et commence à faire des petits boulots, sans conviction car le désir de devenir romancier est le plus fort et il veut se consacrer entièrement à cet art et à ..."la divine bouteille", autre héritage paternel.

Il rencontre celle qui devient son épouse en 1947, le couple s'installe dans un petit appartement, Gilbert écrit des romans "littéraires" comme ceux de son auteur favori, dans lesquels l'étude psychologique des personnages prévaut, mais pour vivre il se résout à écrire des nouvelles policières plus commerciales, publiées dans diverses revues et magazines comme "Detective Tales". Son agent lui conseille d'écrire des romans policiers, qui correspondent alors à la demande des lecteurs, Gil Brewer s'y attaque et en cinq jours écrit "So rich, so dead", puis un second "Satan is a woman" que les éditions Fawcett publient dès 1951 dans leur nouvelle collection "Gold medal", avec sur la lancée, "So rich, so dead". Des romans et des couvertures aux titres "aguicheurs" mais qui assurent à l'auteur une rentrée d'argent bienvenue.

Le statut d'écrivain, Gil Brewer l'acquiert véritablement avec son troisième livre "13, French Street", véritable succès, vendu à plus d'un million d'exemplaires (15 rééditions), considéré depuis comme le livre majeur dans l'histoire du "hardboiled" dont (on dit...) que plusieurs auteurs comme James Cain ou Ernest Hemingway se seraient inspirés. Il devient alors l'auteur phare des éditions Fawcett, avec d'autres noms célèbres: Day Keene (avec lequel il collaborera dans les années 69-70) sur trois scénarios du feuilleton T.V: "It takes a thief"),  Talmage Powell, Harry Whittington  et d'autres. Les journalistes, les animateurs T.V se l'arrachent pour des interviews mais Gil Brewer s'y refusera toujours, préférant le calme, plus propice à la créativité et son addiction à l'alcool.

Il écrit pendant les années 50 à 61 une trentaine de romans, à raison de deux ou trois publiés dans une année, pendant cette période prolifique, il poursuit l'écriture de nouvelles pour "Mystery Magazine" (certains sites en anglais parlent de presque 400 nouvelles) ce qui semble le chiffre le plus officiel est une centaine dont plusieurs font l'objet d'une édition en anthologie en 1974. Ce qui est certain, c'est que l'argent finit rapidement par manquer et Gil Brewer, s'il est capable d'écrire un roman en quelques jours, les semaines qui suivent s'avèrent très difficiles, il sombre dans un état dépressif, s'accroche alors à l'alcool et aux antidépresseurs.

A partir de l'année 67, il écrit (quand il le peut) dans des genres très divers (sous pseudonymes), des romans historiques, des "gothiques" qu'il signe Elaine  Elaine Evans, des nouvelles sous le pseudonyme de Eric Fitzgerald ou encore Bailey Morgan, accepte même  d'être "nègre" pour des auteurs célèbres: sous le nom de Al Conroy , il écrit deux tomes de la série "Soldato" dont Marvin H. Albert est l'auteur original; pour Harry Arvay il écrit sept romans; pour Don Pendleton, il écrit un opus de la série "Executionner", mais si l'éditeur en est satisfait, Pendleton l'est beaucoup moins, leur collaboration cesse aussitôt. La dépression et l'alcool (malgré de nombreuses tentatives aux "Alcooliques Anonymes") et un état général aggravé à la suite d'un accident de voiture en 1970, empêchent Gil Brewer d'écrire ses propres romans (il n'a plus les idées, cherchent les mots ) et ce, pendant des périodes de plus en plus longues; mais quand on lui passe commande pour d'autres auteurs, il se donne à fond et rend son travail en temps et en heure. Les derniers mois qui précèdent son décès en 1984, Gil Brewer les passent assis devant sa machine à écrire, cherchant en vain l'inspiration.

Après son décès, l'Université du Wyoming a réuni tous ses écrits, nouvelles, manuscrits, l'ensemble de ses publications et tout ce qui a trait à sa vie dans la "Gil Brewer Collection" qui tient une place d'honneur au "American Heritage Center of Laramy" où sont organisés des programmes d'études sur la littérature du XXe siècle. En France, il reste peu de traces des romans de l'auteur, traduits peu de temps après leur publication aux U.S.A, dans la "Série Noire" chez Gallimard, réédités pour les premiers dans les années 70. La machine à découdre ( A killer is loose -1954) est paru en 1955, adapté au cinéma français par Jean-Pierre Mocky en 1986, quant à celui qui fit le succès et la fortune de Gil Brewer, 13, French Street, on ne retrouve sa trace qu'en 1985 aux éditions Minerve, mais les éditions J'Ai Lu l'ont choisi pour leur nouvelle collection "Hard case crime" et réédité en 2007, l'année où ce même réalisateur, Jean-Pierre Mocky en fait un film.

Quelques rares sites français s'intéressent à cet auteur quasiment oublié aujourd'hui, je vous invite donc à lire l'article de "Moisson Noire" sur le roman 13, French Street, http://moisson-noire.over-blog.com/article-13385862.html 

Mais aussi http://www.mysteryfile.com/GBrewer/FW.html (en anglais, avec quelques confidences de l'auteur) 

Elleon

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Résumés

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autres titres

  • A la courte paille
  • En voiture pour l'enfer
  • La dame est un trésor
  • La machine à découdre
  • Mâtinés de zoulous
  • Satan est une femme

Bonne lecture

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