Vendredi dernier, mes collègues de bureau quelques peu excités par une fin de semaine ardemment espérée et l'arrivée du week-end pointant son nez, décidèrent, une fois n'est pas coutumes, d'improviser un repas frugal avec de faux airs de festivités, juste comme ça pour le fun.
Et moi, dès qu'il s'agit de participer aux plaisirs de la table, je ne me fais jamais prier. Je suis gourmande et je l'assume, bien que n'ayant aucun mérite à cela puisque je peux manger comme un goret, je ne prend pas un gramme. De quoi faire offense à toutes celles qui sont au régime toute l'année pour garder la ligne. D'aucuns diront que je représente une insulte à la gourmandise profitable et visible à l'épaisseur des bourrelets mais c'est comme ça !
L'idée à peine lancée, tout le monde s'investit dans l'entreprise, l'un décidant de ramener des huîtres, un second le foie gras, un troisième un vin blanc et moi le désert.
Jusque là, rien à dire, les deux autres collègues restant s'étant dévoués à dresser la table avec les victuailles garnie de quelques fioritures pour parfaire le tout, pendant que nous finissions notre labeur matinal.
Jusque là tout semblait parfait. Tous salivant à l'idée de déguster ce petit festin gourmet.
L'entrée en la matière nous enchanta, les huîtres de Cancale étant parfaites, le pain spécial avec le petit beurre et les sauces citron/vinaigre, un régal.
Le foie gras qui suivit était une conserve somme toute assez respectable, qui certes ne rivalisait pas avec un foie gras fermier du Gers fait maison, mais pour un repas improvisé suffisait à satisfaire nos papilles.
Pour le dessert, un opéra pour finir par une note chocolatée que toute la tablée apprécia.
Par contre, le vin blanc, vantée par un collègue se targant de savoir dénicher les bons crus à petit prix, nous ramena deux bouteilles, sacrées médaille d'or de mon cul, qui déjà au vu de l'étiquette ne disait rien qui vaille et les regards dubitatifs de chacun avant dégustation, se demandant ce que cela renfermait de mauvaise surprise en disaient long. Mais le pire dans ce genre de situation, c'est que le collègue convaincu de sa bonne affaire et croyant nous faire plaisir nous vit, en guise de réponse, voir faire la grimace en dégustant la vinasse de bas étage le vin tant acclamé.
Autant dire que le breuvage en question gâcha la fête. Que certains se forcèrent à finir leur verre en refusant soigneusement de renouveler la punition. D'autres, comme moi préfèrent boire de l'eau.
Et la je crie au scandale. Se décarcasser pour improviser un repas pareil et le gâcher par le mauvais goût d'un ignorant voulant nous fourguer sa beaufitude vinicole moi je dis que c'est du gâchis ! Qu'il aurait mieux fait d'aller déguster son sandwich au pâté dans son coin et pis c'est tout.
D'ailleurs, le repas à peine fini, s'ensuivie une concertation sauvage pour bannir le beauf de la prochaine bouffe.