Les pneus, oui. Les volcans, oui. Le saucisson et le fromage, oui. Le vin, non. Force est de constater que à côté de nombreux autres atouts, l'Auvergne n'est pas une place forte du vin français.
Jusqu'au 19ème siècle, Clermont-Ferrand vit au rythme de la culture vinicole, comme en témoignent encore aujourd'hui les caves de son centre historique. Grâce à la circulation fluviale, le vin d'Auvergne transite jusqu'à Paris et encourage les viticulteurs à s'installer sur les berges de l'Allier. Le Saint-Pourçain jouit même d'une excellente réputation, s'invitant du Moyen Age jusqu'à la fin du 19ème siécle à la table des rois de France ou des papes en Avignon.
Mais poussés par la misère, les viticulteurs développent une culture de masse au détriment de la qualité. Le vignoble perd peu à peu sa réputation, mais continue à se développer jusqu’en 1895 (le Puy-de-Dôme est alors le troisième département viticole français avec 44 000 hectares), date fatidique de l'épidémie de phylloxéra ! Par la suite, la guerre, des pratiques douteuses, l'exode rural, ne feront rien pour arranger la situation.
Aujourd'hui, le vignoble d'Auvergne est surtout connu pour ses appellations Côtes d'Auvergne, répartie sur 53 communes du Puy de Dôme (400 ha pour une production annuelle de 16 000 hl) et Saint Pourçain, autour de la commune du même nom dans le département de l'Allier (600 ha pour 30 000 hl annuels).
Pourtant, le savoir faire demeure, et le vin d'Auvergne est aujourd'hui confronté à un challenge de taille pour retrouver sa réputation passée. Relever ce défi passe par la qualité, l'abnégation, et la présence de personnalités de talent pour tirer l'ensemble de la région vers l'avant. Fred Gounan, du Vignoble de l'Arbre Blanc, est de celles-là, lui qui a décidé de laisser de côté le système d'appellation, afin de produire le vin dont il rêvait, sans contraintes de label (cf notre article).
Le nombre de vignerons engagés en viticulture biologique, comme le Domaine de la
Les choses bougent en Auvergne, comme en est persuadé Philippe Gallon, jeune oenologue récemment installé dans la région afin d'accompagner les vignerons dans leur démarche.
"Un nouveau vigneron s'installe tous les deux ans, note l'oenologue. Aujourd'hui, la vigne couvre 1.000 hectares du département. La moitié est exploitée par des vignerons amateurs. L'autre, par des vignerons professionnels. Ces derniers sont formés et ils ont le souci de créer un vin typique. Le sol volcanique est propice à la fabrication du vin. De plus, pluviométrie, ensoleillement, altitude, sont autant de paramètres réunis pour faire un bon raisin donc un bon vin."
En plus de ses activités d'oenologue, Philippe Gallon participe à la promotion du vignoble auvergnat d'une autre façon: en proposant de découvrir celui-ci à travers des ballades au couer des vignes (cf son site: www.oenofeel.fr)