Topless et politique

Publié le 14 août 2009 par Yvesd

C’est l’événement de l’été au camping des Flots Bleus : Josette ne fait plus topless sur la plage. Tant pis pour l’instruction des mômes de la colo de vacances de Prisunic, ils sont privés de son légendaire 90 c. De toutes manières, depuis qu’il y en a trois qui ont toussé après avoir clopé aux cabinets, la DASS les a tous consignés dans leur dortoir par application du principe de précaution pandémique. En plus, c’était rien que du tabac…

L’année prochaine elle fera peut-être burkini, que ça fasse ou non plaisir à Marcel. Après tout les femmes sont libres, c’est sur, c’était même écrit dans le Nouvel Obs et dans Télérama. En plus, l’éditorialiste de Cosmopolitan est formel : les lolos à l’air c’est comme pisser ailleurs que sous la douche, pour se taper la honte ya pas pire.

Le « cas » de Josette n’est évidemment pas isolé. Les correspondants balnéaires de « Restons Correct ! » sont unanimes : cet été il n’y a plus que les vieilles babas hollandaises et les shampouineuses égarées pour balancer encore leurs roberts sous le nez des plagistes saisonniers. En attendant les résultats de la grande étude que les enseignants-chercheurs en sociologie du CNRS ne vont pas manquer d’entreprendre dès qu’ils seront rentrés de leur stage annuel de poterie quechua, nous en sommes réduits aux hypothèses sur les causes de ce reflux massif du sea, sex and sun jusqu’alors triomphant.

Comme il est exclu qu’il s’agisse de l’effet collatéral d’une très improbable inversion du réchauffement climatique provoqué par la mondialisation ultralibérale, il ne reste plus que l’hypothèse d’un retour en force de l’ordre moral, façon époque victorienne et sa tendance perverse à l’exhibition étroitement encadrée par les autorités religieuses.

Heureusement qu’il reste les Allemands ! Encore une fois ce sont nos voisins les boches, nos amis les schleus, nos potes les fridolins qui montrent la voie de la résistance au balnéairement correct. Faut dire que même si la Bratwurst ça le fait pas comparée à la (vraie) galette-saucisse, ils savent rester gruppiert question qualité. De la bière qui mousse vraiment, des bagnoles indestructibles façon Mur de l’Atlantique, un pape bac + 12 en économie : on ne peut pas dire qu’ils mégottent sur le solide, le costaud, le durable…

En politique c’est évidemment pareil. Foin des pudeurs faussement virginales désormais de mise sur les plages françaises, ils ont carrément pris le parti, Angela Merkel en tête, de l’abondance mammaire.

Wir haben mehr zu bieten, nous avons plus à offrir pour ceux qui ont séché l’allemand pour aller mater les roploplos de Josette. Le slogan et l’affiche ont déjà fait le tour du wouaib. Vive les tétons et bravo les teutons, ça au moins ce n’est pas de la com politique pour rosière mijaurée. Ya plus qu’à leur souhaiter que ça marche et, en attendant les excuses de Ségolène Royal, qu’à psalmodier en chœur avec les militants :

Ach, Angela grosse nibards !