Comme je le disais en prémbule de mon post d’hier, cela “ne signifie pas pour autant que je préconise le retour d’un protectionnisme à la Colbert, la systématisation de barrières douanières voire une idéologie de l’autarcie”. Autrement dit, je ne souhaite pas que l’on passe d’une idéologie “idéologique” du libre-échange à une autre, du protectionnnisme.
Ce qui me semble en cause c’est autant le dogmatisme libre-échangiste (il ne faut plus aucune mesure protectionniste) que son rythme, celui imposé par les possesseurs de capitaux qui se fichent totalement des conséquences sociales de leurs ukases et, obnubilés par leurs profits à court terme, ont (et c’est moral) pas mal perdu avec la crise financière. Rajoutons que la mesure protectionniste principale et la plus efficace jouant sur les cours de la monnaie (dont la dévaluation) nous étant interdite par l’adoption de l’Euro, si des mesures protectionnistes sont à instaurer, elles doivent maintenant l’être au niveau européen.
La remise en cause du modèle de la sur-consommation, avec son corollaire le pillage des ressources et le massacre des biens naturels communs impose des labels de fabrication prohibant gaspillages et dégâts environnementaux. Cela peut et doit donner lieu à des taxes lourdes et contraignantes imposant l’excellence environnementale.
La concurrence des pays à bas salaire détruit le tissu social des pays développés tout en maintenant les conditions de vie de leurs salariés au niveau d’une survie tout juste améliorée. Là encore, une taxation dégressive basée sur les conditions de vies des salariés des pays à bas salaires est susceptible de (1) de ralentir le rythme des suppressions d’emplois dans nos pays, et (2) d’instaurer progressivement les conditions d’une “concurrence moins faussée”.
Enfin, dans le cas de mutations industrielles comme celle qui attend le secteur automobile français, il devrait être possible d’instaurer, à titre transitoire, des mesures les facilitant, de la même manière que vivre constamment sous aspirine peut nuire à la santé mais qu’en cas de migraine, on est bien content de pouvoir l’utiliser.
Dans tous les cas, je l’ai déjà dit, ces dispositifs protectionnistes ne sont envisageables qu’au niveau européen, ce qui suppose un minimum de lutte, à l’intérieur de la communauté, contre les dumping financier, fiscal et social. Ce qui est rendu très difficile par le ton très libre-échangiste du traité simplifié sarkozien, l’élargissement qui réduit la Communauté à une simple zone de libre-échange, la place dominante prise par les libéraux dans la Commission de Bruxelles et les très faibles pouvoirs du Parlement Européen.
- “… à 12 heures 34 minutes et 56 secondes le 7 août 2009, il était exactement 12:34:56 07/08/09″. A lire, avec toutes les autres dénonciations de billevesées obscurantistes dans POZ n° 50, de l’Observatoire de Zététique.
- Sortie de crise, effet d’optique ? Edito du Monde.
- “0,3% de croissance, « un accident statistique favorable »”? Eco 89.
- “L’individu n’est libre et autonome qu’en raison des décisions collectives prises au terme du débat démocratique, et notamment de celles assurant à chacun un accès aux biens publics : éducation, santé, etc. La solidarité demeure, mais elle devient si abstraite que ceux pour qui les dés de la destinée sont tombés en leur faveur ne s’en sentent plus débiteurs. C’est leur mérite seul qui a fait ce qu’ils sont et non la part de décisions collectives qui leur a permis de réaliser leur potentialité : les écoles et les universités de la République, par exemple, n’y sont pour rien !”. Le Monde.
- “Quand Nicolas Sarkozy annonçait la fin des bonus”. BakchichInfo.
- Pourquoi manger bio? Le Monde.
- Les perspectives de sortie de crise. Blog de P. Jorion.
- Repéré chez Olivier: Jen Cloher & the Endless Sea.
- Repéré chez Fraise des bois: “Joueuse”.