On y est presque !
Dans 24 heures, fini de regarder avec une pointe de jalousie les cousins du ballon rond, qui ont repris le chemin des stades de Ligues 1 et 2. Le Top 14 va de nouveau nous faire vibrer.
Pour beaucoup d'observateurs, le millésime 2009-2010 sera disputé, avec un nombre de prétendants plus important que d'habitude et des trouble-fête pour s'inviter au festin d'ovalie.
Avec le sacre de Perpignan en juin dernier, le Brennus a, pour la première fois depuis le début de l'ère professionnelle, quitté la sphère du BTP ( Biarritz, Toulouse, Paris). Forcément, ce succès va peut-être donner des ailes à tout ceux qui, d'une manière ou d'une autre, subissait la loi du trio.
Parmi les prétendants, il y a bien sûr l'USAP, candidat à sa propre succession. Comme son homologue footballistique des Girondins de Bordeaux, les Catalans n'ont pas recruté tous azimuth. Il ont conservé leur effectif, même si, c'est vrai, ils ont perdu Dan Carter qui les avait boostés l'an passé. Mais globalement, c'est un collectif qui se connait bien, sûr de ses qualités, qui s'apprête à débuter la saison. La reprise échelonnée des internationaux et des blessés, ainsi que les fêtes qui se sont succédées en juillet pour honorer l'arrivée du bouclier en Catalogne, ont sans doute perturbé la préparation. Mais tout devrait rentrer dans l'ordre rapidement.
Evidemment, le trio des habitués du Brennus est en embuscade. Le retour en forme de Biarritz, le recrutement Toulousain, l'esprit revanchard des joueurs du Stade Français devraient en faire des candidats sérieux au titre, comme chaque année du reste. Et que dire de Clermont. La déception du 10ème échec en finale est, au dire des joueurs comme des observateurs, digérée. Et l'arrivée de sang neuf (Morgan Parra en particulier) devrait donner à l'ASMCA les moyens de rapporter, enfin, le Brennus place de Jaude.
Ils sont donc cinq à être considérés comme les favoris. Mais il ne faut surtout pas oublier les outsiders, qu'on ne voit pas forcément arriver en tête au sommet le 29 mai 2010, mais qui pourraient bien placer quelques accélérations à même de faire éclater le peloton.
Bayonne, Brive, Toulon et, pourquoi pas, le Racing Métro, seront peut-être les trouble-fête de la saison. Le recrutement haut de gamme et très international des trois derniers cités est de nature à leur donner des ambitions. Attentioon cependant aux revers de fortune : Brive a perdu son mécène, Daniel Derichebourg, et le RCT comme le RM92 devront réussir un amalgame pas toujours évident à trouver au sein d'un effectif profondément renouvelé. Parmi ces candidats déclaré à une qualification en Heineken Cup, c'est peut-être l'Aviron Bayonnais qui paraît le plus à même de tirer son épingle du jeu. La stabilité du groupe, le renfort de quelques pointures en particulier devant (Ross Philipo, Salvatore Perrugini) sont des arguments de poids à faire valoir dans cette compétition.
Les autres clubs paraissent en deça : Castres a perdu des joueurs, et année après année, les déceptions sont malheureusement plus nombreuses que les satisfactions. Montauban et Bourgoin ont des difficultés financières et vont sans doute batailler pour le maintien, comme Montpellier et Albi.
Sur le papier, Albigeois et Berjalliens paraissent les plus en danger. Mais du papier au terrain, il y a parfois d'heureuses différences.
Ce qui est certain, c'est que les présidents de clubs vont mettre la pression sur leur encadrement. On l'a vu depuis quelques années, le rugby adopte une attitude qui n'est pas sans rappeler celle du football. Les entraîneurs doivent dorénavant faire leurs preuves rapidement, sous peine d'aller coacher ailleurs. Heureusement, on est encore loin des pratiques du ballon rond. Pourtant, on peut penser que des Pierre Berbizier ou des Philippe Saint-André n'auront pas forcément la vie facile en cas d'échecs répétés.
La pression des supporters sera également à la hauteur des attentes.
Ainsi, parions que le climat de la Rade risque bien d'être chaud tout au long de la saison, comme celui de Clermont, qui repart au combat, ou de Paris, qui verra des derbys entre les frères ennemis du Racing et du Stade Français.
On a cité quelques clubs mais tous, on le sait, ont en leurs sein des supporters prêts à montrer leur attachement à leurs couleurs. Et les joueurs, en particulier étrangers, vont devoir apprendre à gérer cette ambiance parfois très forte qui peu vous donner des ailes ou vous couper les jambes...
Bref, tout semble en place pour nous offrir une jolie saison...tout en pression !