Tout voyageur qui arpente un brin l'Asie du Sud-Est passera certainement plus d'une fois à Bangkok. Personnellement, ça fait six fois que j'y mets les pieds. La dernière semaine m'a permis de mieux comprendre certains points et désormais, rien de plus simple que de vivre Bangkok sans gaspiller son argent.
Cette semaine à Chronique le Monde: Bangkok 101.
(Un dollar canadien vaut 30 baths, l'euro autour de 50)
Se loger.
Vous débarquez de l'avion fatigué des 32 heures depuis votre dernière nuit, vous êtes décalés, déstabilisés par la chaleur intense et ne savez pas où aller? Khao San Road. Une navette fait la liaison directe avec l'aéroport (150 baths) si vous arrivez avant la nuit, sinon, il faut négocier fort un taxi pour s'en sortir autour de 350-400 baths. Il est plus facile de trouver un bon prix avec les taxis qui débarquent des gens aux départs.
Arrivé là-bas, vous hallucinez. L'appel de la « fucking good beer » se fait entendre et l'odeur des sautés vous déconcentre. Il faut déposer le sac au plus vite. Direction opposée du Burger King d'un pas rapide, il faut traverser la foule et sortir de l'action. Sur la rue Chanasongkran via Soi Rambuttri, vous êtes prêts de tout et loin du bruit. 200 à 400 baths pour une chambre double. Ça va.
Se nourrir.
À Bangkok, il n'y a pas assez de trois repas par jour. C'est ainsi. Le plus grand garde-manger d'Asie du Sud-Est est synonyme de fraîcheur et de tentation. Les fruits frais déjà coupés sont très invitants, mais l'odeur de la lime et de la coriandre dans les soupes et les plats sont de féroces compétiteurs. Des légumes variés dans toutes les assiettes, du basilic, de la menthe, du piment, des cachous, des arachides, pourquoi pas. Un peu de sauce de poisson pour l'exotisme. Un curry vert, jaune, ou rouge, pas question d'arrêter de manger. À moins d'avoir la bouche en feu. Si on vous dit que c'est « un peu » piquant, c'est déjà trop. Un peu de riz pour faire passer, on s'essuie la moustache, et c'est reparti.
Une bouffe légère, particulièrement santé et délicieuse, combien ça coûte?
Déjeuner : une salade de fruits avec yaourt et céréales ? 30 baths.
Dîner : un phad-thaï bien goûteux au poulet ? 30 baths.
Souper : un riz frit aux légumes et tofu ? 30 baths.
Trois rouleaux impériaux ? 25 baths.
Un brochette de poulet ? 10 baths.
Une grosse bière au Seven Eleven ? 45 baths.
Une pointe de pizza ? 50 baths. Ouch!
Et ce qui est beau là-dedans, c'est que même si vous payez plus cher dans un resto plus chic, vous n'aurez rien de plus que du superflu comme des assiettes en porcelaine, une boule de riz en forme de boule et des portions plus petites!
Se déplacer.
Oubliez les tuks-tuks qui sont trop souvent des crosseurs. Si vous insistez pour essayer ce le bolide à trois roues, ne faites pas affaire avec les chauffeurs qui vous attendent à la sortie des rues touristiques. Ils peuvent patienter toutes une journée pour faire une seule « passe de cash » avec des étrangers naïfs.
Par exemple, si un chauffeur de tuks-tuks vous demande où vous allez et que par hasard, cette attraction est fermée, mais qu'il peut, pour seulement 10 baths (!), vous faire visiter autre chose, mieux vaut dire non. C'est une tactique pour vous traîner pendant des heures dans des magasins à commission. Un chauffeur m'a même dit qu'il n'y avait rien à voir dans la direction où je marchais - alors que je savais très bien que je me dirigeais vers le Grand Palace, l'attraction la plus connue - et qu'il pouvait me faire visiter des temples en plein festival sans nom.
J'ai marché.
Pour les plus longues distances, il vaut peut-être mieux prendre un taxi. Et encore là, assurez-vous qu'il utilise le compteur automatique et essayez d'être deux ou plus pour partager la course.
Nad et moi préférons les bus de villes jumelés avec le « skytrain » et le métro. Par exemple, de notre quartier au Siam Square (le quartier moderne), c'est le bus 15 et ça coûte 7 baths. Pas trop ruinant ! Un taxi aurait coûté environ 80.
Nous avons découvert dernièrement que le mieux reste le bateau. La rivière Chao Phraya sépare la ville en deux et est bondée d'embarcations publiques qui mènent partout le long de la rivière en un rien de temps et pour une bouchée de pain (9 à 13 baths). C'est facile de prendre un bateau en partance du quartier de Khao San vers les principaux temples, le Chinatown ou un arrêt du « skytrain ». En plus, il fait frais et la vue est belle.
Bangkok est la maison loin de la maison, la maman qui prend soin de nous. C'est là où on reprend des forces, on mange bien et on fait laver notre linge. C'est le rafraîchissement de la garde-robe et le renouvellement en stock de bobettes perdues.
Ce n’est pas cher et agréable. C'est la pause.
Pour mieux repartir.
- Will.