A l’heure où le gouvernement annonce l’instauration de franchises médicales à la charge des assurés sociaux, l’association de consommateurs UFC-Que choisir accuse : les laboratoires pharmaceutiques et les médecins libéraux “mine les comptes de la Sécu”.
Dans une étude qui analyse la prescription de trois sortes de médicaments largement utilisés (anti-ulcéreux, anti-inflammatoires contre l’arthrose, anti-hypertension artérielle) rendue publique mardi 25 septembre, l’UFC-Que choisir conclut à “un immense gâchis résultant de prescriptions médicales manifestement irrationnelles”.
“A efficacité médicale rendu identique, il serait logique que ce soit le médicament le moins cher qui soit prescrit : or, ce n’est pas le cas“, résume Alain Bazot, président de l’UFC.
Entre 2002 et 2006, sur les trois classes thérapeutiques étudiées - soit 14 % des prescriptions annuelles - “le gâchis a coûté au minimum 650 millions d’euros à la Sécu”, assure l’association. En cause, selon elle : l’emprise des laboratoires pharmaceutiques sur l’information des médecins de ville, via les visiteurs médicaux (VRP de l’industrie qui viennent promouvoir les produits de leurs firmes dans les cabinets de ville) au détriment des recommandations fournies par les autorités sanitaires.
“Il ne s’agit pas de dire qu’il faut moins prescrire, mais de demander aux médecins pourquoi, à égalité d’efficacité, ce sont massivement les produits les plus chers qui sont prescrits“, explique M. Bazot.
“Avant de faire supporter aux patients de nouvelles mesures, il serait normal que les praticiens rendent des comptes sur la façon dont ils établissent leurs ordonnances”, ajoute-t-il !
Pour tenter de “rééquilibrer les sources d’information” des médecins, l’UFC propose de créer un corps de 1 700 visiteurs médicaux “indépendants”, sous la responsabilité de la Haute autorité de santé.
Cher lecteur, pensez-vous que cela soit suffisant pour combler le déficit de notre sécurité sociale ?