Il est temps pour moi de prendre des vacances que, selon la formule consacrée, je juge « bien méritées »… Mais pour ne pas partir comme un voleur, je vous soumets quelques propositions de lectures : parmi la vague de romans annoncés pour la rentrée littéraire, en voici trois dont les échos – de bons échos, autant le dire – sont parvenus jusqu’à mes oreilles.
Haïti est à l’honneur, avec Yanvalou pour Charlie, de Lyonel Trouillot, et L’Enigme du retour, de Dany Laferrière, roman écrit en vers libres. Le troisième est Passage des larmes, de l’écrivain djiboutien Abdourahman Waberi.
de Lyonel Trouillot
Actes Sud, 2009
176 p., 18 euros A paraître le 19 août
Présentation de l’éditeur :
Au prix du cynisme, Mathurin D. Saint-Fort a cru pouvoir effacer de sa mémoire les souffrances d'un passé qu'il s'emploie à renier pour se placer toujours davantage du bon côté de l'existence. Jusqu'au jour où fait irruption dans la vie de l'avocat ambitieux qu'il est devenu, un adolescent loqueteux. Charlie, en absolue détresse, vient lui demander de l'aide au nom des attachements de jadis.
de Dany Laferrière
Grasset, 2009
300 p., 18 euros
A paraître le 2 septembre
Présentation de l’éditeur :
On retrouve dans ce livre le personnage de l'écrivain qui ne fait apparemment rien que prendre des bains dans son appartement à Montréal. Un matin, on lui téléphone : son père vient de mourir. Son père qui avait été exilé d'Haïti par le dictateur Papa Doc, comme le narrateur, des années plus tard, l'avait été par son fils, le non moins dictatorial Bébé Doc. C'est l'occasion pour lui d'un voyage initiatique à rebours. Il part d'abord vers le Nord, comme s'il voulait paradoxalement fuir son passé, puis gagne Haïti pour les funérailles de son père. Accompagné d'un neveu, il parcourt son île natale dans un périple doux et grave, rêveur et plein de charme, qui le mène sur les traces de son passé, de ses origines. Mais revient-on jamais chez soi ?
d’Abdourahman A. Waberi
JC Lattès, 2009
250 p., 17 euros A paraître le 26 août
Présentation de l’éditeur :
Djibril a quitté Djibouti depuis de longues années. A Montréal, il est devenu un homme neuf : le pays de son enfance n’est plus pour lui qu’une terre étrangère, poussiéreuse, un terrain vague. Employé par une agence de renseignement, il doit pourtant y retourner pour une mission de quelques jours. Djibouti est devenu un enjeu géostratégique majeur : la France, les Etats-Unis, Dubaï, les islamistes se disputent ce morceau de basalte. Les plaies s’ouvrent, les fantômes des siens viennent le hanter, son enquête piétine. Chaque jour, il se laisse entraîner sur les chemins dangereux de la mémoire. De sa prison cachée sur les îlots du Diable, au large de Djibouti, Djamal, le frère jumeau de Djibril, a appris le retour de son aîné prodigue : il le suit en pensée où qu’il aille, l’interpelle, ne le laisse pas en paix. On ne revient pas impunément sur les traces de son passé.
Haïti, Montréal, le passé, la mémoire, l’exil… Autant de points communs, de passerelles entre ces trois romans !
Sur cette dernière réflexion, je me retire et vous donne rendez-vous ici-même en septembre. Bel été !