Ta gorge est sèche, tes yeux s'enflamment ;
et voici que tu vois, au-delà de ce que voient les hommes,
tous les Tropiques :
voici des makis parés comme des mariés ;
leurs quatre mains sont chargées de régime de bananes,
et chargées de fleurs jamais vues par ceux qui ne sont pas des gens
et, parmi leur voix heureuse de se baigner au soleil,
voici tout le tumulte des cascades.
in Fièvres des îles (Presque-Songes 1935)
Ce qui se passe sous la terre,
Au nadir lointain ?
Penche-toi près d'une fontaine,
Près d'un fleuve
Ou d'une source :
Tu y verras la lune
Tombée dans un trou,
Et tu t'y verras toi-même,
Lumineux et silencieux,
Parmi les arbres sans racines,
Et où viennent des oiseaux muets.
in Traduit de la nuit (1936)
Source : blog http://mtrwana.skyrock.com/
" mais soudain me viendront les grandes faims
mystiques
car vos ombres, mes morts, émigreront en moi,
et près de nos tombeaux aux murailles antiques
je courrai murmurer ces mots remplis d'émoi :
O mon vain cœur, c'est là, c'est là sous ces ruines,
Sur lesquelles s'abat un essaim de corbeau
C'est là qu'enveloppé d'un manteau de bruines,
Un jour tu pourriras, c'est là dans ces
tombeaux "
" Voahenjana ny hoditr'ilay reniomby mainty
voahenjana tsy nahahy,
voahenjana ao anaty aloka fito sosona.
Fa iza no namono ilay reniomby mainty,
maty tsy nitrena,
maty tsy nenjehina eto amin'ity tanin'ahitra mamony kintana ?
Io izy mivalandotra eo amin'ny antsasaky ny lanitra.
"
" La peau de la vache noire est tendue,
tendue sans être mise à sécher,
tendue dans l'ombre septuple.
Mais qui a abattu la vache noire,
morte sans avoir mugi, morte sans avoir beuglé,
morte sans avoir été poursuivie dans cette prairie fleurie d'étoiles ?
La voici qui gît dans la moitié du ciel. "
(Extrait de Traduit de la nuit)
Souce; http://ngmalgache.free.fr, article de Muriel RAHARINARIVONIRINA