Extraits d’article du Nouvelobs.com
Face à la polémique entourant les bonus promis aux traders de la BNP-Paribas, le gouvernement, en pleine torpeur estivale, entend ne pas laisser la situation pourrir. Après une première réunion à Matignon vendredi, les représentants du monde bancaire, rappelés à l’ordre, seront à nouveaux convoqués le 25 août à l’Elysée.
Côté banques, on assure que les règles de rémunérations sont conformes à celles du G-20 et on vante les efforts en matière de crédits aux entreprises et aux ménages.Baudouin Prot, PDG de BNP-Paribas, qui s’exprimait au nom de la Fédération bancaire française à l’issue d’une “réunion technique” à Matignon, a ainsi assuré qu’en matière de rémunération variable, “les banques françaises ont pris des mesures pour que rien ne soit plus comme avant la crise”. M. Prot n’est pas revenu sur la polémique à propos des centaines de millions d’euros qui auraient été provisionnés par sa banque pour les futurs bonus de ses traders.
Concernant les “pratiques en matière de rémunération des professionnels de marchés”, les banques françaises, selon lui, “ont été les premières en Europe et dans le monde à avoir adopté depuis le début de l’année des engagements conformes aux principes préconisés par le G-20, qu’elles appliquent rigoureusement sous le contrôle effectif de la Commission bancaire”.
Le gouverneur de la Banque de France Christian Noyer a affirmé que son établissement exercerait “une surveillance très attentive” sur les bonus. “Nous vérifierons très attentivement au second semestre que la pratique soit celle à laquelle les banques françaises se sont engagées”.
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Prochaine étape: Nicolas Sarkozy réunira le 25 août, jour du premier conseil des ministres de la rentrée, les représentants du secteur bancaire et financier français “afin de faire le point sur le respect de l’ensemble des obligations souscrites par les banques et les acteurs financiers à l’occasion de la crise financière”, selon l’Elysée.Dans son communiqué, M. Sarkozy fait savoir qu’il “entend tout d’abord s’assurer du maintien des financements bancaires à l’égard des entreprises et des ménages. Cet engagement des banques de préserver les crédits indispensables à l’économie est la contrepartie du plan de soutien” de l’automne dernier. “Le président veut que personne ne passe entre les mailles du filet”, expliquait-on dans son entourage.
Le président du groupe socialiste à l’Assemblée nationale Jean-Marc Ayrault a dénoncé “les discours moralisateurs” de Nicolas Sarkozy qui “n’agit pas”, estimant sur RTL que “les banques ne doivent plus donner de stock-options et redistribuer de bonus” tant qu’elles “reçoivent des aides publiques”.
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