Le Marketing du Cinéma pour les Nuls

Devant la constipation créative du Septième Art en matière de  Marketing Promotionnel, Marc Antoine nous donne une petite leçon de "Marketing du Cinéma pour les Nuls.

Le Bouche à Oreille a toujours constitué la meilleure promo pour un film. Pourquoi dans ce cas les médias sociaux sont ils mis au ban par les marketers des majors en France ?

La promotion des films en France semble être régie par unplan média dogmatique dont la créativité égale celle d’un comptable éjaculateur précoce, qui interdit tout recours aux médias sociaux, toute conversation avec le public.

Film d'action ou film d'horreur, blockbuster ou film d'auteur, les marketers des Warner, Gaumont, Universal et autres se contentent de "copier - coller" un plan média traditionnel. A savoir, une campagne d'affichage, un partenariat TV ( Canal +) et radio (Europe 1 / RTL) ainsi que quelques bannières sur Allociné ou DVDrama. Où sont donc les médias sociaux dans ce pack ?

Les marketers français, enfermés dans leurs tours d'ivoire, refusent obstinément le dialogue et se contentent de jeter périodiquement en pâture quelques os à ronger(bande annonce, making of, interviews...) à des cinéphiles volontairement maintenus dans une triste passivité. Engoncés dans ses certitudes et son mépris pour le public, cette technocratie du marketingcinéma ne réalise pas qu'elle a tout à gagner à initier une conversation avec les fans via les Médias Sociaux.

Les français, encore à l'âge de pierre de la com' ciné, sont très loin derrière les anglo-saxons, encore une fois précurseurs. Contrairement à leurs homologues français, les marketers anglosaxons ne portent pas d'oeillères et ont mis en pratique un véritable libéralisme culturel, faisant sauter le verrou cadenassant l'univers de la com' cinéma.

Ce libéralisme s'appuie sur 4 piliers :

- Une participation active des fans à l'élaboration de la promo. Pour la sortie du film Two Fists One Heart, Disney / Buena Vista ont par exemple proposé une opé carrément innovante : en mettant à disposition des internautes sur Internet différents extraits du film, ils ont organisé un concours de montage pour la meilleure bande-annonce du film. Ce sont donc les fans qui ont à proprement parlé participé à l'élaboration de la promotion du film en proposant chacun une B.A.

- Une synchronisation entre les supports vidéo et les médias sociaux : Le studio Warner a inclu dans ses blu-rays la possibilité d'un partage de ses impressions sur le film en live, sur Facebook (voir l'article de Webentertainer sur le sujet).

- Des innovations 2.0 qui buzzent. Dernier exemple en date, le film de science-fiction produit par James Cameron, District 9, qui sort en août. La viralisation passe par un site Internet tout bonnement incroyable qui immerge l'internaute dans l'univers du film en gommant la frontière entre la réalité et la fiction. On rentre véritablement dans la peau d'un alien, ou d'un agent chargé de surveiller cette menace UFO, avec la possibilité de "partager" son expérience via Facebook, Myspace, Twitter...

- Des stars de cinéma impliquées dans la conversation avec leurs fans via les médias sociaux. Comment ne pas parler ici de Brüno, dont les Tweets sont largement commentés par la communauté des fans de Sacha Baron Cohen.