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Le musée national d'art moderne présente une grande rétrospective Kandinsky jusqu'au 10 aout 2009, proposée conjointement par le Centre Pompidou, la Städtische Galerie in Lenbachhaus de Munich et le Solomon R. Guggenheim Museum de New York, qui détiennent les plus importants fonds d'œuvres de l'artiste.
Elle rassemble une centaine de peintures abouties de Kandinsky, particulièrement les Impressions et les Improvisations.
Peintre né à Moscou sujet du Tsar en 1866, et mort citoyen français à Neuilly-sur Seine en 1944, Kandinsky aura traversé des époques historiques incroablement marquante : du Munich de Première Guerre mondial, au Paris occupé, en passant par la Russie de Lénine et la république de Weimar
La force de la rétrospective réside indéniablement dans l'incroyable qualité des oeuvres présentées et leur accrochage chronologique extrèmement lisible. Pas de mise en scène trop alambiquée, ce qui est tantn mieux au vu de la complexité de l'artiste. Le spectateur peut donc se consacré totalement à la progression de l'art de Kandinsky.
On (je) découvre de magnifiques oeuvres figuratives datant du début de sa carrière parisienne qui déjà semblent porter l'ADN des créations futures ; puis progressivement, on est mené sur un chemin qui semble conduire à ce qui m'a semblé être le sommet de sa carrière, son passage comme enseignement au Bauhaus.
En total béotien, et étant plutot imperméable à l'idée de l'art de ce peintre, j'ai découvert avec un grand plaisir un homme qui semble reconstruire un vocabulaire artistique, intellectuel avec un langage, un alphabet totalement nouveau. Je trouve que l'exposition est bien construite et permet de comprendre que Kandinsky n'est pas celui qu'on prétend qu'il est : un peintre abstrait. En réalité, il me semble au contraire qu'il nous dit des choses très concrètes. Mais avec un discours qu'il s'est créé, à base de formes géométriques simple, de couleur à la palette extrèmement maitrisé, le tout ordonné par une syntaxe elle aussi totalement inédite.
Une syntaxe qui s'incarne par une occupation de l'espace de la toile très originale, qui semble ne répondre à aucunscritères classiques.
L'enjeu reste donc, comme face à toute langue étrangère à disposer du code qui permet de déchiffrer le sens du discours. Bien entendu, la démarche de création d'un discours est déjà une oeuvre en soi. Mais je reste néanmoins sur ma faim quant au sens des toiles : un manque d'explication et de clés pour les comprendre sont sans doute la seule faiblesse de l'exposition.
En tout état de cause, une rétrospective à voir.