La polémique fait rage. Le débat, et c'est tant mieux, précède une éventuelle initiative législative.
Pour résumer, à ma gauche : les tenants d'une ultra laïcité, plus les défenseurs des droits des femmes et ceux qui pensent que ces tenues sont une aliénation de la liberté individuelle et que c'est l'affaaire de l'état de défendre ceux qui en sont victimes. S'ajoutent aux groups précédément cités quelques ultras (je cite Elisabeth Badinter que l'on a connue plus inspiré) qui s'offusquent pour la raison suivante : ces tenus sont un déni de vie en société et coupe du monde celles qui les portent. Et cette tenue est une insulte à nous autres (heu ... les gens normaux ?) dcar nous n'avons pas accès à leur visage.
De l'autre, à ma droite : des juristes qui s'arcboutent sur une lecture stricto-tendue de la constitution et des textes de loi et qui nous disent : ce n'est pas l'affaire de l'état d'intervenir sur des pratiques religieuses dès lors qu'elles ne s'exercent pas dans la sphère publique (principe de laîcité) et qu'elles ne troublent pas l'ordre public. Les mêmes considèrent qu'il n'est pas de la responsabilité del'état de définir ce qui est une "bonne" pratique religieuse. (pas faux entre nous ... Ou alors, on n'a pas finit. Voyyons, une loi pour autoriser la mariage des prêtres catholiques car le sénat n'interprète pas les textes sacrés comme le vatican, etc.)
Ceux-là n'imaginent pas que la loi peut-être changée, que la constitution elle-même et on l'a vu très récemment, peut elle aussi évoluer.
Des intégristes religieux de tous bords, qui au fond ne s'inquiètent pas qu'on interdise la burqa. Je crois même qu'ils se réjouiraient : loi difficilement applicable, elle radicaliserait davantage une démarche qui est radicale.
Parenthèse : la loi est effectiviement difficilement applicable. Imaginons comment une verbalisation pourrait se passer. Un agent arrête une femme. Il lui met un PV ? Il l'oblige à le suivre au poste et l'oblige à quitter ses vêtements, et donc par la force ? ....
Fin de la parenthèse.
Des gens qui pensent qu'une interdiction comme celle-ci porterait à nouveau les feux des critiques sur une communauté en la réduisant à un exercice ultra minoritaire de sa religion. Et que cette communauté pourrait tout à fait s'en passer. Pas faux.
Enfin des gens qui considèrent qu'une interdiction comme celle-là n'est sans doute pas la meilleure manière de "libérer" ces personnes qui pour certaines sont victimes de leur environnement (par l'éducation, le climat général de leurs relations) et portent niqab et burqa de bonne grâce, d'autres sont convaincues que c'est là une marque de piété sincère et d'autres enfin qui sont des victimes plus "physiques " de leur environnement et qui n'ont pas le choix de ne pas porter le voile intégral.
Pour ce dernier groupe, seul le travail d'éducation compte. Il passe par des relais sociaux, par les imams, et par la création d'écoles privées musulmanes structurées. Isaac appartient à ce groupe.