Comme beaucoup, j’aimais bien l’abbé – le fondateur d’Emmaüs, pas l’ami de Garaudy - et si j’en parle aujourd’hui, c’est à cause de la peinture d’Ève Clair, une artiste parisienne du collectif Electron Libre du « squart » de Rivoli. Parmi les nombreux portraits de personnages célèbres qu’elle a réalisés - Michel Onfray au manteau noir, le trio infernal Villepin-Chirac-Sarkozy aux regards qui en disent plus long que leurs discours, les trop nombreux mais réussis Sarkozy, Wim Wenders, Télhonious Monk, Lutter Allison ou Eminem pour n’en citer que quelques-uns – il y a ceux de l’abbé Pierre. Des portraits vifs, colorés, francs.
Au passage, pardon pour la parenthèse due au fait que les portraits de Sarkozy m’ont saturé, je me demande quand arrivera l’abbé Pierre qui saura pousser sa gueulante et mobiliser les Français avant que le PS ne disparaisse dans l’indifférence générale un grand hiver ou bien avant. Sœur Martine devrait s’inspirer des méthodes de l’abbé : les compagnons d’Emmaüs ont retrouvé une dignité en recyclant et avec les promesses non tenues de l’omni président, il y aurait de quoi faire. Une fondation « Soeur Martine » ou quelque chose du genre « Les compagnes d’Epinay », ça aurait de l’allure. Parenthèse refermée.
Allez plutôt sur le site d’Ève Claire (http://eve.clair.free.fr), dans son atelier lors d’un séjour parisien ou voir l’une de ses prochaines expositions. Ses œuvres abstraites elles aussi valent le détour.
Jean-Paul Schmitt