J’entends M.Obama défendre sa réforme du système de santé américain et expliquer qu’elle ne signifie pas une intervention bureaucratique. Aux USA état = bureaucratie = gaspillage.
Ce qu’il y a de surprenant c’est qu’on m’a appris à l’Insead, à grands coups d’articles savants, que le mal des USA est la bureaucratie de ses entreprises. Les malheurs de GM viennent de nous rappeler cette simple vérité. Elles sont des monstres rigides, par nature tayloriens, qui ne résistent pas au changement. On rêvait de détruire la grande entreprise (Drucker en tête).
Celui qui fait fortune en Amérique c’est le fonctionnaire privé : grâce à ses diplômes, il est entré chez Goldman Sachs, y a fait carrière, est proche du sommet, et se répartit maintenant les bénéfices que la banque tire de l’exploitation de l'humanité.
Ce qu’il a d’extraordinaire dans cette histoire, c’est le retournement qui s’est produit en 15 ans. La grande entreprise a convaincu l’Amérique et ses universitaires qu’elle était le bien, et que le mal absolu c’était l’état, l’expression de la démocratie, qu’il fallait le détruire lui et ses contrôles.
Compléments :
- Décidément, je pense que la grande entreprise se comporte comme une tumeur cancéreuse (Crise et cancer, OGM, science et démocratie). Je me demande comment les USA vont se tirer de cette mauvaise passe.
- L’analyse d’un économiste américain : Trou noir, et Crise : destruction destructrice.
- L’Amérique est le pays où il y a le moins d’entrepreneurs : Entrepreneur n’est pas américain. Galbraith le disait déjà il y a 50 ans : The Industrial State / Galbraith.
- Pourquoi la France et l’Amérique tendent à être des bureaucraties : Nous sommes tous des Américains !